Texte : Luc Chaput

Du 2 au 20 septembre 2016, le Cinéma du Parc présentera la restauration en 2K des dix épisodes du Décalogue (Dekalog), télésérie maîtresse représentant l’un des plus importants accomplissements artistiques du XXe siècle, réalisée il y a près de trente ans par le cinéaste polonais Krzysztof Kieślowski.

Image extraite de Dekalog 6

À l’occasion cette présentation exceptionnelle, il nous est apparu important de souligner l’étude réalisée sur ce cinéaste décédé il y a vingt ans par notre ancien rédacteur Maurice Élia, parue dans les numéros 153-4 de la revue, et dont voici un court extrait :

Krzysztof Kieslowski aime le risque parce qu’il se rend compte que la vie autour de lui ne lui apporte pas ce qu’il en attend, ne l’aide pas à retrouver en lui sa propre définition, ce qu’il pense, ce qu’il veut, ce qu’il est. Dans la société qui l’entoure, le risque est presque inexistant. Tout est minutieusement programmé. Il va alors provoquer, créer des hasards qui pourront lui permettre de mieux considérer, apprécier, analyser ses actions. Ainsi Kieslowski se laissera-t-il porter par tout ce qui n’est pas lui, dans l’espoir de découvrir une esquisse de ce que pourrait être son moi profond.

Œuvrant tout d’abord expertement dans le documentaire tel Du point de vue du gardien de nuit (Z punktu widzenia nocnego portiera), Kieslowski garde cet œil de documentariste dans ses fictions où le destin et l’intégrité interpellent les spectateurs que ce soit L’Amateur (Amator) ou Le Hasard (Przypadek). Puis dans cette remarquable télésérie de 1988, Kieslowski et son coscénariste Krzysztof Piesiewicz mettent les préceptes des dix commandements en relation avec les vies de quidams vivant dans un complexe immobilier de Varsovie dans une exploration des conséquences de leurs actions. Le succès international de ce cycle magistral permet au cinéaste de tourner La Double Vie de Véronique et la trilogie Trois couleurs: Bleu, Trois couleurs: Blanc et Trois couleurs : Rouge.

Le cinéaste polonais Krzysztof Kieślowski