En salle

Un homme de danse

29 septembre 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
De Norman McLaren aux Grands Ballets Canadiens, en passant par Igor Stravinsky et le Metropolitan Opera de New York, Vincent Warren a dansé l’histoire.  Ce documentaire se penche sur cette légende vivante et son époque mémorable.

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CRITIQUE
★★★★
Texte : Élie Castiel

PAS DE DEUX ET AUTRES VARIATIONS

Parcours d’une vie, état des lieux d’une forme d’art qui se perd dans la nuit des temps et qui ne cesse de s’apprivoiser à chaque époque. Également portrait d’un artiste complet dans sa forme artistique d’expression.

Vie privée (enfance, débuts dans la danse, homosexualité assumé, le « grand amour de sa vie », le poète, romancier et critique d’art Frank O’Hara), témoignages, documents d’archives et face-à-face avec l’artiste, Un homme de danse c’est aussi la rencontre de Vincent Warrren avec, entre de nombreux grands du milieu des arts, Igor Stravinsky, le Metropolitan Opera, Ludmilla Chiriaeff  et les Grands Ballets Canadiens.  Mais surtout et avant tout, le film est un dialogue amoureux, tendre et délicat comme les pas aériens et gracieux, résultat de toutes ces chorégraphies parfois créées, inventées et mises en valeur par un danseur exceptionnel.

Hier et aujourd’hui se confondent et s’entendent pour
permettre à l’artiste de conserver avec lui les trésors d’une
vie professionnelle et privée d’une étonnante humanité
dont la valeur patrimoniale n’est nul doute que la
bibliothèque de la danse qu’il laisse pour la postérité.

Et en parallèle, un regard sur la place de la culture au Québec depuis quelques décennies, sur ce qu’elle était et ce qu’elle est devenue. Il fut un temps où elle comptait davantage car elle faisait partie intégrante de l’identité nationale. Le pluralisme actuel, le populisme triomphal et souverain a eu gain de cause sur une identité culturelle autrefois plus raffinée, élégante. Avec Un homme de danse, Marie Brodeur prouve jusqu’à quel point les temps changent et emportent avec eux mille et un rêves perdus. Film-hommage, désintéressé, d’un respect rare envers l’artiste en question,  le regard de l’artiste multi-disciplinaire n’a rien de classique. Elle fustige la forme documentaire en se permettant des variantes, de purs moments de ravissement et, mine de rien, soulève plusieurs questions sur la place de l’art dans nos vies. Elle le fait par une mise en scène dépourvue des codes traditionnels de la narration dans le genre en le transcendant  avec des idées neuves et tout au long surprenantes.

Un homme de danse, c’est aussi des chorégraphies inoubliables, dont celle de Tommy (1970), réconciliant allègrement grand public et club élitiste. C’est à partir de ce moment que l’art se démocratise et que la mordernité s’installe, créant un nouvel auditoire.

Hier et aujourd’hui se confondent et s’entendent pour permettre à l’artiste de conserver avec lui les trésors d’une vie professionnelle et privée d’une étonnante humanité dont la valeur patrimoniale n’est nul doute que la bibliothèque de la danse qu’il laisse pour la postérité.

Sortie : vendredi 30 septembre 2016
V.o. : français, anglais ; s.-t.f.

Genre :  DOCUMENTAIRE  – Origine : Canada [Québec]  –  Année :  2016 – Durée :  1 h 23  – Réal. :  Marie Brodeur – Dist. / Contact :  Spira.
Horaires : @  Cinéma du Parc Cinémathèque québécoise

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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