En salle

Les arts de la parole

30 mars 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Koroviev, un policier qui enseigne la poésie au sein d’une brigade de policiers poètes, est à la recherche d’une précieuse Bible annotée par Pierre Maheu, le capitaine du Saint-Élias, un navire mythique. Sa quête l’amène à se lier d’amitié avec un jeune brigand qui lui présente une mystérieuse femme nommée Coriandre.

CRITIQUE
★★★  ½
Texte : Charles-Henri Ramond

LES MOTS QUE NOUS SOMMES

Après Le pays des âmes (2011) et Nouvelles Nouvelles (2014), Olivier Godin continue son voyage dans l’univers incertain de la poésie et de l’image animée. Dans Les arts de la parole, il « patente » une œuvre totalement hors du temps et des modes dans laquelle la quête, pour l’instant inassouvie, de l’identité québécoise occupe une place centrale. Par l’utilisation de chansons anciennes (et de l’emploi du conteur Michel Faubert incarnant un « policier chantant »), par l’apport de références à l’intellectuel québécois Pierre Maheu ou en recréant une pièce de l’auteure canadienne-française du 19e siècle Laure Conan, Godin donne à la parole, vecteur de toutes les mythologies et les croyances, le soin de véhiculer notre conscience et notre culture collectives.

C’est un fait, par-delà l’audace formelle de son cinéma,
Godin se moque bien des standards et affirme une
nouvelle fois son statut de créateur fichtrement libre.

Les arts de la parole

Comme dans ses précédentes réalisations, le jazz, les clairs-obscurs et les lumières étudiées atténuent l’impression d’ensemble qui se dégage de cet étrange objet fabriqué de bric et de broc, exonéré de toute pensée préconçue. Chez Godin, rien n’est laissé au jeu du hasard. Ni l’humour, et encore moins le dérapage. Fière d’assumer des codes qui lui sont propres, l’idée que l’on se fait du récit éclate pourtant en morceaux au gré des rencontres qui se nouent ou des histoires qui se racontent. Évidemment, entrer dans un tel univers requiert l’abandon total et la capacité de s’accrocher à une structure protéiforme, construite au fil de l’eau, évoluant au détour de l’instant présent et qui, sous des allures de récit linéaire (ici la quête d’une bible antique), zigzague plus qu’autre chose. C’est un fait, par-delà l’audace formelle de son cinéma, Godin se moque bien des standards et affirme une nouvelle fois son statut de créateur fichtrement libre.

Sortie :  vendredi  31 mars 2017
V.o. :  multilingue
Sous-titres : anglais, français

Genre :  DRAME POÉTIQUE  – Origine : Canada [Québec] –  Année :  2016 – Durée :  1 h 33  – Réal. :  Olivier Godin – Dist./Contact :  La Distributrice de films.

Horaires
@
  Cinéma du ParcCinémathèque québécoise

Classement
NC
(Non classé)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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