13 juillet 2017
Avec De père en flic 2, le réalisateur et scénariste Émile Gaudreault surfe, comme dans la majorité des suites, sur le succès du premier opus. On propose ainsi un scénario calqué sur la trame narrative de De père en flic (2009), avec quelques changements mineurs. Si le premier proposait une thérapie père/fils, composé du tandem Côté/Houde, le second propose une thérapie de couple Vanasse/Houde, où le père vient mettre le feu à la sauce, à titre de psychologue pour le bien (et le mal) de l’enquête policière. Les dialogues carabinés que s’échangent père et fils, sont juteux. En fait, De père en flic 2 a tout du film popcorn: un scénario redondant qui propose du réchauffé, mais au contraire du film précédent, les dialogues sont beaucoup mieux cuisinés. Il faut dire qu’Émile Gaudreault a non seulement testé sa recette avec le premier De père en flic, mais aussi peaufiné cette dernière avec le remake français Père fils thérapie! (2016). À répéter le même discours, on le peaufine nécessairement. C’est comme le cuisinier, plus il s’exerce à la préparation d’une béchamel, moins la sauce aura de grumeaux… Le secret d’une recette gagnante.
Et De père en flic 2, propose d’ailleurs très peu de grumeaux, offrant un plat digeste, tout en forçant sur l’assaisonnement : les blagues bien ficelées, sont amenées de façon dynamique et par surenchère, ce qui a pour effet d’accentuer le rire lors de maints situations. La séquence d’ouverture est en ce sens exemplaire, avec un Guillaume Lemay Thivierge, qui explose (très rapidement) après avoir rassuré sa copine par téléphone « On habite à Terrebonne, la chose la plus dangereuse est le salon de bronzage ». Mais comme l’action se situe à Montréal (et que c’est dangereux!), Marc poursuit un bandit et devra traverser un festival de cônes oranges (un gag amené de façon dynamique, soulignons une fois de plus la participation de FM Le Sieur à la musique originale), avant que le criminel soit finalement coincé par son père,« habillé comme le bassiste de Simple Plan » expose, à juste titre, le fils.
Karine Vanasse crève l’écran et le charismatique Michel Côté en fait de même. Sans avoir l’apache des grands, Louis-Josée Houde tire son épingle du jeu (et du tandem père/fils), dans une distribution composée d’une brochette de vedettes québécoises (Guylaine Tremblay, Hélène Bourgeois Leclerc, Diane Lavallée, Patrice Robitaille, Julie Le Breton, Yves Jacques, l’humoriste Maria Mazza, etc.). Sans être un grand film (car les grands films proposent notamment des innovations scénaristiques et plastiques), De père en flic 2 livre la marchandise: un film popcorn et grand public made in Montreal. La comédie policière d’Émile Gaudreault n’a rien à envier à nombre de celles produites par les studios hollywoodiens (si ce n’est du budget). Il serait d’ailleurs peu étonnant que nos voisins du Sud en produisent un remake… À l’image du premier film québécois ayant fait l’objet d’une version américaine, soit l’original Louis 19, le roi des ondes (Michel Poulette, 1994), pour lequel Émile Gaudreault participa à la scénarisation.
Genre : Comédie – Origine : Canada [Québec] – Année : 2017 – Durée : 1 h 57 – Réal. : Émile Gaudreault – Int. : Michel Côté, Louis-José Houde, Karine Vanasse, Patrice Robitaille, Julie Le Breton, Sonia Vachon – Dist. : Les Films Séville.
Horaires
@ Cinéma Beaubien – Cineplex
Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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