26 septembre 2017
Excercice périlleux que celui du spectacle solo, du monologue fictionnel. C’est bien le cas de Bashir Lazhar, dont le texte d’Evelyne De la Chenelière exige une rigueur, une présence, un charisme de tous les instants. En tout et pour tout, une heure et cinq minutes au cours desquels celui venu d’ailleurs exprime sa méthode de travail devant une classe d’élèves où le multiculturalisme règne.
Mais il a aussi des comptes à rendre à la directrice d’école. Comment faire passer le message pour un comédien qui débute sur scène. Pour un rappeur, c’est sans doute l’énergie de ces moments de performance vigoureuse qui l’ont sans doute aidé. Mais avouons que le film de Monsieur Lazhar (2008), le film de Pierre Falardeau, nous a paru beaucoup plus concluant. Et puis pourquoi le reprendre sur scène, du moins partiellement, de façon minimaliste ?
Avouons que la mise en scène de Sylvain Bélanger se substitue au personnage, et vice-versa. Ils ont tous les deux un matériau vulnérable, casse-gueule, dont les écueils sont parfois imperceptibles.
Sur la scène principale du CTDA, Rabah Aït Ouyahia s’abandonne, fait de son mieux, se souvient des directives, mais ne provoque pas autant d’émotion. Il y a une gêne, un peu de distraction devant un texte pourtant bien écrit, quoique trop ambitieux.
Le texte de la pièce est publié chez Léméac et nul doute qu’il se lit bien. Entre l’écrit, la scène et l’écran, trois univers qui, hormis quelques rares exceptions, ne peuvent s’accorder. Trop de risques et périls. Quant à la morale de toute cette histoire, la vie des autres n’est pas toujours facile dans notre beau pays. Par moments chancelant malgré toute la bonne volonté du monde.
MISE AUX POINTS
★★★★★ [Exceptionnel]. ★★★★ [Très Bon]. ★★★ [Bon]. ★★ [Moyen]. ★ [Mauvais]. ½ [Entre-deux-cotes]
Texte : Evelyne De la Chenelière – Mise en scène : Sylvain Bélanger, assisté de Julien Véronneau – Éclairages : Cédric Delorme-Bouchard – Musique : Guido Del Fabbro – Scénographie : Julie Vallée-Léger – Costumes : Marc Sénéchal – Comédien : Rabah Aït Ouyahia – Production : Centre du Théâtre d’Aujourd’hui | Durée : 1 h 05 (sans entracte) – Représentations : Jusqu’au 14 octobre 2017 – CTDA.
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