20 septembre 2017
Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual, cinq gamins de France, âgés de 5 à 10 ans, dont les vies lourdement abimées s’envoleront sous peu si l’on en juge par la complexité de l’appareil médical qui les entoure. Elle-même endeuillée par la perte de sa fille, la journaliste Anne-Dauphine Julliand, a tenu à montrer à quel point la candeur du regard de ces bambins qui se savent gravement atteints permet de délester l’adulte d’une part importante de l’intensité de ces moments difficiles.
Désireuse de ne pas faire de misérabilisme et encline à user d’une légèreté presque naïve, elle nous offre une vision éloignée de celle que nous pouvons avoir. Absent de pathos, son film est exempt de toute intervention de médecins, de parents, et de chiffres alarmants. Une simplicité de traitement qui niche au plus creux de la sensibilité enfantine, innocente et mature à la fois, et ô combien attachante.
On rit beaucoup dans ce petit univers hors de toute temporalité, résolument tourné vers une monstration non pas idyllique, mais très éthérée de la dégénérescence. La réalisatrice se place à hauteur d’enfant et nous entraîne dans un monde où la mort est étrangement évacuée. Pudique, sa caméra traque au fil de doux travellings la moindre parcelle de beauté : un joli dessin par ici, une plante qui pousse par-là, ou encore un Winnie l’Ourson collé à un énorme scanner. C’est mignon et revigorant, mais c’est aussi une véritable prison pour l’esprit critique, désarmé devant tant de gentillesse. Nous nous contenterons donc de dire qu’à défaut d’être un documentaire indispensable, Et les mistrals gagnants est une adorable thérapie qui mettra du baume dans bien des coeurs.
Genre : Documentaire – Origine : France – Année : 2016 – Durée : 1 h 20 – Réal. : Anne-Dauphine Julliand – Dist. : MK2 | Mile End.
Horaires
@ Cinéma Beaubien – Cineplex
Classement
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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