15 décembre 2017
RÉSUMÉ SUCCINCT
Londres, mai 1940. L’avancée des forces allemandes en Europe de l’Ouest est fulgurante, et le manque de direction du premier ministre Neville Chamberlain est vivement dénoncé par l’opposition qui exige sa démission. Winston Churchill est désigné pour le remplacer afin de maintenir l’unité du gouvernement face à la menace nazie.
Pourquoi céder à l’exercice de la comparaison? La seule question qu’on est en droit de se poser tient sur la nécessité d’un deuxième film sur un même moment dans la vie de Churchill, l’une des plus imposantes personnalités politiques du 20e siècle.
Dans Darkest Hour, il y a d’abord Gary Oldman, tout à fait métamorphosé pour la circonstance, s’appropriant son personnage physiquement et intellectuellement, en faisant à la fois une caricature et un portrait fidèle de la personne.
Joe Wright propose une mise en scène totalement obsédée par le rythme, sauf dans les séquences intimes, comme celles montrant Churchill chez lui, souvent avec son épouse (très convaincante Kristin Scott Thomas). Qu’importe qu’on aime ou pas, Darkest Hour s’inscrit dans une tentative du milieu cinématographique de souligner cet instant de la Deuxième Guerre mondial en le jumelant, bien entendu, avec le film de Jonathan Teplitzky, Churchill, mais aussi avec le Dunkirk de Christopher Nolan, bataille du conflit mondial dont il est question également dans les deux films sur le « vieux lion »
Cette sorte de bunker où se prennent les décisions les plus importantes du moment devient pour la caméra du directeur photo français Bruno Delbonnel (entre autres, Faust, d’Alexandre Sokourov) un endroit privilégié où le rythme, la tonalité, les éclairages, le côté strictement intime de la mise en scène, l’angoisse et l’attente se côtoient dans une espèce d’osmose subliminale. Darkest Hour se démarque justement par la collaboration d’une équipe d’artisans qui répondent au scénario d’Anthony McCarten. On ne cesse de parler dans ce film, et c’est tout à fait normal. Ne faut-il pas trouver une solution à un problème décisionnel dont dépend l’avenir du monde?
Quelques séquences restent exemplaires et criantes de vérité ; sur ce point, on soulignera les rencontres entre Churchill et George VI. En somme, encore une fois, nous refusons toute comparaison avec Churchill. Les deux films, chacun à sa façon, rappellent à la mémoire collective que les dictateurs peuvent émerger à n’importe quel moment, même dans les pays les plus civilisés et soi-disant libres. Tout est question de stratégie.
Genre : Chronique biographique – Origine : Grande-Bretagne – Année : 2017 – Durée : 2 h 05 – Réal. : Joe Wright – Dist. : Universal Pictures.
Horaires/Information
@ Cineplex
Classement
Tout public
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