Séquences – La revue de cinéma

En salle

Love, Simon

15 mars 2018

| PRIMEUR |
Semaine du 16 au 22 mars 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Simon Spier est un adolescent de 17 ans bien au fait de son homosexualité depuis son éveil sexuel. Mais personne, dans son entourage, n’a encore percé son secret. Arrivé en dernière année du secondaire, il tente de mener une vie normale auprès de sa famille et de ses amis. Mais…

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

ÊTRE OU NE PAS ÊTRE

Sortir ou pas du placard, telle est la question. Surtout celle que se pose Simon, 17 ans. Mais si ce n’était pour sa facture « gaie », Love, Simon / Avec amour, Simon s’ajouterait à la longue liste des comédies pour adolescents qui, soient dit en passant, ne se posent pas trop de questions politiques selon les gourous-producteurs d’Hollywood. Sauf que les évènements des dernières semaines concernant la RNA prouvent tout à fait le contraire.

Ceci dit, l’approche de Greg Berlanti procure néanmoins le charme voulu à son film, d’autant plus que le réalisateur, tout en assumant les clichés du genre, apporte un je-ne-sais-quoi de rafraîchissant qui englobe le tout d’un parfum subtil de transgression. On demeure bien sûr étonné de l’ouverture d’esprit des parents, à peine bouleversés, sans trop l’être, par la nouvelle que Simon leur annonce. Et bien entendu, on retrouvera la célèbre phrase de la mère (efficace Jennifer Garner) : « Did I do something wrong ? », cliché encore répandu de nos jours.

Quant à l’histoire d’amour, l’aboutissement du film
confirme jusqu’à quel point, la fin justifie les moyens.

Donc, nous avons droit à une réalisation savoureuse, frôlant le camp avec délicatesse, à peine, et menée par des dialogues opportuns qui montrent qu’encore aujourd’hui, le coming out n’est pas si évident, quel que soit l’âge des personnes concernées.

Quant à l’histoire d’amour, l’aboutissement du film confirme jusqu’à quel point, la fin justifie les moyens. Une simple question de réappropriation de soi. Soigné.