En salle

L’école buissonnière

21 juin 2018

| PRIMEUR |
Semaine 25
Du 22 au 28 juin 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans le Paris de 1930, le jeune Paul vit à l’orphelinat. Il est confié au couple formé de Célestine et Borel, qui s’occupe d’un vaste domaine en Sologne. Petit à petit, le petit va s’habituer à la vie rustique. Mais a-t-il été envoyé là par hasard?

CRITIQUE
| Charles-Henri Ramond |

★★

SANS ASPÉRITÉS

L’aventurier Nicolas Vanier n’aura pas eu loin à aller pour tourner L’école buissonnière, un récit pétri de tendresse et de bonté d’âme qu’il a campée dans les superbes forêts de Sologne, la région même où il a vécu une partie de son enfance. C’est donc en terrain connu qu’il compose une ode à la nature qui prend également la forme du parcours initiatique d’un gamin de dix ans sortant abruptement de l’insouciance. Hélas, passé le cap de sa prémisse, Vanier et son coauteur Jérôme Tonnerre se laissent dériver au fil d’un ruisseau indompté, n’osant ni ne proposant rien de neuf. Résultat : un film taillé sur mesure pour la télé. Destiné avant tout à un public féru de gentilles anecdotes, le produit appelait un schéma déjà vu, sans aspérités et ultra prévisible. Tout cela est bien au rendez-vous.

Si un traitement si léger peut décevoir, et si la
direction d’acteurs semble avoir été laissée
au vestiaire, d’un point de vue technique
L’école buissonnière est une belle réussite.

De fait, la douce France de Vanier (L’odyssée sauvage, Belle et Sébastien) évolue dans un passé idéalisé que l’on a agrémenté d’un discours environnementaliste très à la mode dans le cinéma hexagonal commercial. Situés dans un contexte historique vite expédié (les orphelins de la Première Guerre mondiale), les enjeux dramatiques, aussi minimes soient-ils, se dénouent principalement sur le plan individuel, jamais sociétal. On y retrouve un méchant sans-cœur (mais il recevra son solde de tout compte en fin de parcours), un face-à-face entre l’ordre et la liberté (mais on gommera les différences dans les dernières séquences) et quelques minorités (gitanes en l’occurrence), mais elles ne seront évoquées que très sommairement.

Si un traitement si léger peut décevoir, et si la direction d’acteurs semble avoir été laissée au vestiaire, d’un point de vue technique L’école buissonnière est une belle réussite. Aidé des images d’Éric Guichard et du documentariste Laurent Charbonnier, Vanier façonne un vibrant et coloré réquisitoire pour la protection de la nature, donnant ainsi aux amoureux de la campagne une raison de plus d’en louanger les merveilles. Mais dans cet environnement sans aucune aspérité, et malgré la modernité de son engagement, la proposition un brin naïve se contente de n’être qu’une carte postale bucolique à peine plus élaborée que celle dessinée par Jean Becker avec ses Enfants du marais.

Un vibrant et coloré réquisitoire pour la protection de la nature

Sortie
Vendredi 22 juin 2018

V.o.
Français

Réalisation
Nicolas Vanier

Genre
Comédie dramatique

Origine
France

Année
2017

Durée
1 h 56

Distributeur
Axia Films Inc.

Horaires & info.
@ Cinéma Beaubien

Cineplex

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais / ½ [Entre-deux-cotes]

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