En salle

Un beau soleil intérieur (contre)

14 juin 2018

| PRIMEUR |
Semaine 24
du 15 au 21 juin 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Divorcée, un enfant, Isabelle ne peut se complaire à vivre sans amour. Chaque homme qu’elle rencontre la déçoit, même son ex avec qui elle a une aventure qui se solde lamentablement.

LE FILM DE LA SEMAINE
contre
| Vincent Zeis |

★★

La pensée magique

Une suite de courtes séquences avec des amants passagers et insatisfaisants compose un portrait de femme instable et particulièrement immature avec comme point aveugle la fille de l’héroïne.

Il y a une proximité aveuglée de la mise en scène avec l’héroïne prouvée par un ensemble de gros plans dans les rencontres amoureuses et par des rapprochements continuels de la caméra. Cette absence de recul critique de la mise en scène prête au personnage un talent et une intelligence qu’elle n’a pas.

Le personnage et la mise en scène recherchent un confort et une douceur visibles à travers le geste naturel pendant le sexe, la musique douce dans les bars et restaurants, les couleurs chaudes du dernier plan, l’esquisse du travail de peintre et la brève description verbale du paysage campagnard en même temps qu’il est présenté.

Cette pensée magique se présente comme la solution
tant qu’elle permet la tranquillité (le beau soleil intérieur
du titre). Même si la confusion est prolongée, elle
est positive tant qu’elle est acceptée comme telle.

Le choix de Juliette Binoche apparaît contestable car elle parvient à exprimer la fragilité mais non la souffrance du personnage. L’actrice fait preuve de retenue et de sensibilité mais ne parvient pas à dépasser le stade de la sensiblerie caractérisant justement le personnage.

Le film semble longtemps aussi perdu que son héroïne alors qu’il tourne en rond en redoublant de dialogues psychologisants mais la dernière scène permet de comprendre la recherche du confort dans l’inconfort et les efforts du personnage principal pour échapper à son milieu sans vraiment le faire. Ce qui révèle un problème de l’héroïne avec son milieu social plus qu’avec sa vie sentimentale comme elle le prétend. L’héroïne se cache ainsi ses motivations profondes. Cependant le film montre parfois partiellement les vraies motivations de l’héroïne à travers la critique de l’amant prolétaire par l’ami galeriste et le cri du cœur contre les possesseurs de la campagne. L’inconstance et les contradictions permanentes sont à cultiver selon le médium interprété par Gérard Depardieu qui légitime et encourage la pensée magique pratiquée par l’héroïne. Cette pensée magique se présente comme la solution tant qu’elle permet la tranquillité (le beau soleil intérieur du titre). Même si la confusion est prolongée, elle est positive tant qu’elle est acceptée comme telle.

[ Voir critique « pour » ici , par Élie Castiel ]

« Prix SACD »
(Société des auteurs et compositeurs dramatiques)

Quinzaine des réalisateurs
Festival de Cannes 2017

Sortie
vendredi 15 juin 2018

V.o.
français ; s.-t.a.
Let the Sunshine In

Réalisation
Claire Denis

Genre
Drame

Origine
France / Belgique

Année
2017

Durée
1 h 35

Distributeur
Métropole Films

Horaires & info.
@ Cinéma BeaubienCinéma du ParcCineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Accès autorisé si accompagnés d’une adulte)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais.
½ [Entre-deux-cotes]

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