12 juillet 2018
La situation des protagonistes est bloquée au cours du film. En effet, ces protagonistes travaillant comme artistes se cloîtrent dans une usine désaffectée et se confrontent à une stérilité croissante. La stérilité se place sur le plan de la création artistique mais aussi sur le plan physique avec la thématique de l’avortement et des relations sexuelles tristes, brutales et non-reproductives.
Un ensemble de plans longs aux cadrages souvent serrés dans un décor clos renforce les blocages dans la création artistique. La critique mal acceptée par les personnages marque des impasses artistiques qui deviennent l’impasse du film lui-même donnant très tôt les clés de toutes les données de la narration et ne faisant que les répéter avec une structure fermée sous la forme de chapitres.
Cette structure basée sur le schéma de la rencontre entre les protagonistes, de l’action et de la conclusion est close sur elle-même et répète constamment les mêmes poncifs sur le mal-être des artistes. Ce qui laisse le spectateur étranger aux personnages focalisés sur leurs travaux ou délassements privés.
Le spectateur est également indifférent au milieu étriqué des personnages au sein d’une narration fonctionnant par tranches de vie mornes alternant entre les répétitions inachevées et les scènes de ménage. Les protagonistes n’attirent pas la sympathie car ils ne manifestent que peu de personnalité. Les problèmes de création reposent entièrement sur la psychologie. Les artistes industrieux se trouvent fréquemment bloqués mais la laideur tendue de leurs corps prend la place de la grâce et de l’élan créateur qui devraient occuper l’essentiel du film.
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]
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