Séquences – La revue de cinéma

En salle

Gaspard va au mariage

16 août 2018

| PRIMEUR |
Semaine 33
Du 17 au 23 août 2018
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RÉSUMÉ SUCCINCT
En route vers la propriété où aura lieu le remariage de son père, Gaspard rencontre Laura, une fille qui voyage pour le plaisir. Elle cède à sa demande et accepte de jouer le rôle de sa petite amie pour la circonstance.

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CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★

BESTIAIRE

Quelque chose d’animalier traverse le film d’Antony Cordier, que nous découvrons au Québec pour la première fois, ses films précédents n’étant pas sortis. Un zoo, représentation d’un univers où l’humain et la bête tentent tant bien que mal de cohabiter dans une sorte de relation altruiste.

C’est aussi la représentation d’un espace où la normalité est quasi proscrite, non pas par décret, mais par accoutumance, dû à une façon de vivre innée ou même choisie en accord avec des principes particuliers. Deux frères, une sœur, un père qui convolera ou pas en seconde noce. Et des divergences sur la vente ou pas de la ferme-zoo, espèce en voie de disparition sinon déjà disparue – d’où les mots prononcés par le père en ce qui a trait aux temps qui changent et emportent avec eux des us et coutumes, des façons de vivre. Pour Cordier, un regard nostalgique teinté d’amertume et en revanche, évitant le pathos.

Gaspard va au mariage, à l’instar de son titre qui ressemble à celui d’un court roman pour adolescent d’un autre temps, est un film qui navigue dans des eaux calmes et où les revendications de l’un ou l’autre des personnages respirent la distanciation, appuyant le message, s’il en est un, respirant au rythme d’une mise en scène montrant une nature sauvage et pourtant bucolique filmée avec franchise et particulièrement abandon.

Notre première expérience avec ce cinéaste nous semble plus que satisfaisante, d’autant plus que tous les comédiens s’en tirent à merveille. Et sur la question de l’inceste, le discours prend des allures de débat freudien qui interpelle et divise, d’où sa retenue. Car avant tout, Gaspard va au mariage, à l’instar de son titre qui ressemble à celui d’un court roman pour adolescent d’un autre temps, est un film qui navigue dans des eaux calmes et où les revendications de l’un ou l’autre des personnages respirent la distanciation, appuyant le message, s’il en est un, respirant au rythme d’une mise en scène qui se permet quelques légères longueurs, mais par contre montrant une nature sauvage et pourtant bucolique filmée avec franchise et particulièrement abandon. Un véritable bestiaire qui finit par nous réconcilier avec l’espèce.