6 septembre 2018
Plusieurs courts métrages en format vidéo et avec The Nun, un second long métrage d’épouvante après l’inédit, ici, The Hallow (2015). On sent que l’Irlandais Corin Hardy s’est nourri d’une avalanche de films d’épouvante, le plus souvent gore, rendant hommage autant aux maîtres de la Hammer qu’à l’Italien Mario Bava et ses acolytes, dans leurs tranchements lumieux et leurs ombres inquiétantes les plus radicales.
La direction photo du Belge Maxime Alexandre (bientôt à la caméra dans Shazam!), n’a pas la lentille dans sa poche. Lieux, aussi intérieurs qu’extérieurs, visages, mouvements corporels se transforment en un univers dantesque et plus que tout, favorisent l’effroi comme au bon vieux temps, de façon plus suggestive que démonstrative. Pour les nouvelles générations de fans du cinéma de genre, une excellente leçon de cinéma sans les commentaires parfois barbants des professeurs.
Et pour ces nonnes en plein délire et ceux qui s’intéressent un tant soi peu à la psychanalyse, une façon comme une autre de faire face à la frustration sexuelle avec panache sanglant, sans trop de rhétorique. En effet, Sade et Breton, pour leurs écrits, et le Grec Ado Kyrou, pour ses essais et son film Le moine, 1972, proche des Buñuel, et autres soldats du verbiage de la condition sexuelle, sont convoqués, en filigrane, certes, mais aussi bonnement désireux de signer de leurs griffes acerbes et ô combien décomplexées.
Ce n’est pas bien fignolé, mais dénote d’une connaissance du genre exploité, ce qui nous paraît, pour l’instant, satisfaisant. Demian Bichir, que nous avons rencontré au FFM il y a quelques années, fait preuve de connivence avec la caméra et conserve son charisme arabo-latin.
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]
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