Séquences – La revue de cinéma

En salle

Au poste !

11 octobre 2018

| PRIMEUR |
Semaine 41
Du 12 au 18 octobre 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Fugain passe une nuit au commissariat pour avoir déclaré la découverte d’un cadavre en bas de son immeuble. Interrogé par le commissaire Buron, il fait un témoignage décousu, face à un flic soupçonneux et fantasque : la nuit risque d’être longue.

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CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★ ½

L’ART ÉPURÉ DE L’IMPRÉVISIBLE

Enfant chéri des festivals cinématographiques branchés, Quentin Dupieux fait des films qui ressemblent à sa deuxième passion, la musique. French house, techno et sursauts expérimentaux s’harmonisent à ses essais narratifs où la réalité est totalement déconstruite, banalisée, mise en quarantaine. Pour une noble cause : construire quelque chose qui a à voir avec la déconnade, la fragilité de la narration filmique, un engouement pour l’absurde, mais surtout et avant tout avec le besoin de se manifester sans barrières.

Les deux protagonistes principaux, Grégoire Ludiq et Benoît Poelvoorde entament une joute où personne n’est perdant. Deux vainqueurs dans cette courte course contre la montre, complice, côte à côte dans cet exercice linguistique qui confère à la langue française de nouveaux fleurons.

Les références cinéphiliques (essayer de les découvrir en voyant le film) confirment la règle selon laquelle tout bon cinéaste est aussi un « bon et avide cinéphile ». Qui aime tourner, mais aussi diriger des comédiens, comme des potes qu’on retrouve pour bien se marrer.

Ça n’a aucun sens, mais c’est tant mieux; Ça va nulle part, et c’est mieux ainsi. Mais tout compte fait, même la séquence finale, magnifiquement écrite, nous laisse croire que le cinéma est avant tout un art de l’imprévisible.