30 novembre 2018
RÉSUMÉ SUCCINCT
Marina, une jeune Israélienne, s’inquiète pour sa sœur Tatiana qui a décidé de devenir religieuse alors qu’elle était encore adolescente. Celle-ci vit maintenant dans un couvent en Grèce et a peu de contacts avec sa famille. Elle décide de la visiter pour mieux la connaître et, si Tatiana le désire, l’aider à changer sa vie.
Après le sensible La chambre du patriarche / The Patriarch’s Room, Danae Elon signe un film encore plus intime, toujours imprégné de la question de la foi, prise entre les enjeux séculiers et l’amour divin. Mais cette fois-ci, la proposition dépasse le simple rapport à ses propres origines.
Marina et Tatiana sont juives d’origine russe installées avec leur mère en Israël. Du coup, la jeune Tatiana rejoint les ordres dans un monastère grec (en Grèce), voulant dévouer sa vie au Christ et à la foi grecque orthodoxe. La genèse en serait l’attirance spirituelle, lorsque jeune, envers l’énigmatique pope Gerondas. Aucun jugement de la part de Marina qui tente de comprendre les raisons de cette décision. Et un retour de Tatiana en Israël pour finalement revoir sa mère qui, elle aussi, tente de comprendre. Plus que tout, Danae Elon est ethnologue et cinéaste à la fois. Ici, il s’agit d’une tentative d’essayer de saisir les causes de nos fractures, nos blessures à jamais tues, qui parfois ne guérissent jamais, ce rapport entre l’être et le néant, entre les origines et l’importance qu’on leur donne, quitte parfois à prendre des tangentes philosophiques.
La caméra est d’une sensibilité à fleur de peau, proche des protagonistes, respectueuse, mais dans le même temps reflétant la magnificence des lieux de tournage, autant en Israël qu’en Grèce, là où au centre de ces montagnes, de part et d’autre, des Dieux se cachent pour mieux observer. Au fond, Elon, est croyante, non pas fidèle à une religion organisée, mais consciente qu’existe sans doute quelque chose de plus que l’Être, un pouvoir qui sert de guide pour nous tracer le chemin.
Et puis une prise de conscience finale qui remet radicalement en question les préceptes du séculier et du céleste. Mais cette interrogation nous laisse un goût de tristesse, mais si imprégnée d’une étrange douceur qui ressemble aux liens qui unissent la vie et la mort.
Entre le documentaire et la fiction, A Sister’s Song / Le chant d’une sœur, dont le titre en hébreu; Achayot, veut simplement dire « sœurs », suggère en fin de compte, malgré tout, l’impartialité dans les affaires du coeur et de l’esprit.
Sortie
Vendredi 30 novembre 2018
Langue(s)
V.o. : anglais, hébreu, grec ; s.-t.a. & français
Le chant d’une sœur
Achayot
—
Réal.
Danae Elon
—
Genre
Documentaire
Origine(s)
Canada
Israël
Année : 2018 – Durée : 1 h 20
Dist.
Filmoption International
—
Info. @
Cinémathèque québécoise
Classement
Tous publics
—
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]
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