8 novembre 2018
SYNOPSIS SUCCINCT
Olivier est chef d’équipe au sein d’une grande entreprise de vente en ligne. Entièrement dévoué à son travail, il se bat quotidiennement pour améliorer la qualité de vie des employés. Un jour, alors qu’il n’avait rien vu venir, sa femme Laura le quitte sans explications.
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Auteur d’un premier film bien reçu par la critique (Keeper, inédit au Québec), Guillaume Senez mène son second projet sur deux fronts : celui illustrant la vie professionnelle du héros, contremaître dans un entrepôt de commerce en ligne, et celui évoquant son rôle de père de famille un peu dépassé par l’absence de sa femme, mère de ses deux enfants, qui, épuisée par le train-train de sa vie, a abandonné le foyer sans prévenir.
Le volet usine du film se révèle toutefois moins convaincant que le volet intime et familial (malgré la scène finale, d’une joliesse appuyée avec son ton bon enfant). Cinéaste de gauche de son propre aveu, Senez dépeint un milieu de travail qui frôle parfois la caricature et le manichéisme (méchants patrons, ouvriers valeureux), sans compter l’utilisation de certaines ellipses commodes (pourquoi la directrice des ressources humaines a-t-elle été licenciée ?) pour faire avancer le récit.
En revanche, autant la vision du monde du travail apparaît-elle schématisée, autant la portion familiale de l’intrigue offre quantité de demi-teintes et complexité des caractères, notamment par son étude des schèmes familiaux répétés d’une génération à l’autre. Le portrait attachant de cette famille frappée d’un électrochoc est mené avec une rare finesse et beaucoup d’à-propos, notamment grâce à une caméra nerveuse, collée aux personnages, que ne renieraient pas les frères Dardenne.
Tel un Mike Leigh wallon, le réalisateur a eu recours à de nombreuses répétitions improvisées avec ses comédiens, laissant à chacun le soin de bien construire son personnage. D’où un rendu des dialogues fort naturel, y compris chez les deux acteurs enfants (Basile Grunberger et Lena Girard Voss, magnifiques). Romain Duris se tire très bien d’affaire dans le rôle d’un travailleur droit et d’un père maladroit, qui ferait tout pour ses ouailles. La présence de Laetitia Dosch (Jeune Femme) en sœur extravertie et de Laure Calamy (Mademoiselle de Joncquières) en collègue syndicaliste candide et compréhensive apportent un comic relief bienvenu dans ce drame domestique et social.
Dans la dernière édition du festival CINEMANIA, on ne recensait pas moins de trois films (outre Nos Batailles, il y avait aussi Amanda de Mikhaël Hers avec Vincent Lacoste et C’est ça l’amour de Claire Burger avec Bouli Lanners) qui gravitaient autour du thème de la prise en charge par un homme d’enfants ou d’adolescents après la disparition de la mère (qui, dans les trois cas, relève d’une circonstance différente). Il faut croire que ce fait de société préoccupe de plus en plus les cinéastes. Et faut-il voir à travers ces personnages de père courage un hommage in abstentia aux mères et à leur résilience à concilier travail et famille ?
Sortie
Vendredi 9 novembre 2018
Langue(s)
V.o. français
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Réal.
Guillaume Senez
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Genre : Drame – Origine : France / Belgique
Année : 2018 – Durée : 1 h 38
Dist.
Axia Films
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Info. @
Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Tous publics
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MISE AUX POINTS
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★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]
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