Articles récents

Saak

5 septembre 2019

PRIMEUR
| Semaine 36 |
Du 6 au 12 septembre 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Karam Singh et Chann Kaur s’aiment et veulent se marier. Mais le père de Chann pose une condition : Karam doit quitter l’armée.

< SANS
COMMENTAIRES >

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 6 septembre 2019

Réal.
Kamaljit Singh

Genre(s)
Comédie romantique

Origine(s)
Inde

Année : 2019 – Durée : 2 h 01

Langue(s)
V.o. : penjabi; s.-t.a.

Matchmaker
Marriage Proposal

Dist. @
A-Z Films

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cineplex

Soleils noirs

PRIMEUR
| Semaine 36 |
Du 6 au 12 septembre 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Il y a près de quinze ans, Roberto Bolaño fit dans son roman-fleuve apocalyptique 2666 le récit terrifiant et surréaliste d’innombrables assassinats de femmes dans le nord du Mexique. À certains égards, Soleils noirs en est le prolongement documentaire. Non seulement parce qu’il s’ouvre sur la ville de Ciudad Juárez, principale source d’inspiration de l’écrivain chilien, mais surtout parce qu’il partage sa vision crépusculaire et sa capacité à combiner travail journalistique ambitieux et fulgurances esthétiques.

< CRITIQUE >
Élie Castiel

★★★★ 

MEXIQUE, Ô MA DOULEUR

Quelque chose de déchirant et d’intellectuellement doué émane de Soleils noirs, le très bel essai entre la fiction subtilement éclatée et le documentaire en forme de fausse enquête. Mais non point menée comme une investigation télévisuelle à heure de grande écoute, mais au contraire, exerçant son droit cinématographique jusqu’à en devenir presque le sujet du film.

Et pourtant, à montrer ces inoubliables et déterminés Mexicains qui ont appris à vivre tant mal que bien avec ce qui s’est passé dans leur pays, le spectateur est devant un regard féroce mais non pour le moins retenu d’un cinéaste en pleine possession de son arsenal filmique et de son imaginaire.

La souffrance est palpable, mais pas tenace. Elle est suggestive par les paroles prononcées, les mots déchirants, sans larmoiements. Ces hommes et ces femmes, quoique filmé(es) selon l’approche des « têtes parlantes », projettent des visages sensibles et dans le même temps nobles, dignes, résultat d’années de recherche de leurs êtres perdus. Comme si habitués à la souffrance de vivre.

Elie évite le sensationnalisme pour plutôt privilégier cet accord évasif mais si significatif entre la caméra et la matière filmé, voire même le champ, cet espace entre le quotidien et les terrains vagues qui abritent des restes osseux des victimes. Parallélismes indiscutablement discursif sur l’art de la narration.

Les années 1970, des histoires épouvantables nées dans un Mexique de la corruption, de l’injustice, d’une dictature atteinte, entre autres, d’une épouvantable misogynie. Et le noir et blanc domine l’écran en format 4/3, comme pour accorder une certaine intimité à ce faux journal-enquête. Au contraire, il s’agit d’un regard original et rigoureusement interventionniste sur une situation individuelle et politique incontestablement dramatique.

Dans le rôle du jeune Pierre dans La guerre des tuques (1984) du regretté André Melançon, Julien Elie propose, après Le dernier repas (2003), que, malheureusement, nous n’avons pas eu l’occasion de voir, un deuxième long métrage qui restera longtemps gravé dans notre mémoire.

Elie évite le sensationnalisme pour plutôt privilégier cet accord évasif mais si significatif entre la caméra et la matière filmé, voire même le champ, cet espace entre le quotidien et les terrains vagues qui abritent des restes osseux des victimes. Parallélismes indiscutablement discursif sur l’art de la narration.

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 6 septembre 2019

Réal.
Julien Elie

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2018 – Durée : 2 h 34

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a. & s.-t.f.

Dark Suns
Soles negros

Dist. @
FunFilm

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
[ Cinéma Moderne ]
[ Cinémathèque québécoise ]

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Un grand voyage vers la nuit

PRIMEUR
| Semaine 36 |
Du 6 au 12 septembre 2019
 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Luo Hongwu revient à Kaili, sa ville natale, après s’être enfui pendant plusieurs années. Il se met à la recherche de la femme qu’il a aimée et jamais effacée de sa mémoire. Elle disait s’appeler Wan Qiwen.

< LE FILM de la semaine >
Élie Castiel

★★★★ 

LA FEMME RÊVÉE

Comme dans son premier long métrage, le contemplatif Kaili Blues (2015), retour à la même ville, résurgence des thèmes de l’errance, de la quête identitaire et de l’attrait de la femme. La nuit aussi, propice à l’imagination; et lorsque la pluie tombe, elle nettoie les sévices de l’âme, permet une abondante part aux choses de l’esprit et pour le personnage principal, nul doute alter ego du cinéaste, à peine la trentaine et atteint d’une envie vertigineuse de cinéma, un but à réaliser.

Véritable film d’auteur, Un grand voyage vers la nuit pullule d’effets cinématographiques qui ont à voir avec le recours aux références cinéphiliques (l’effet contemplatif d’un Theo Angelopoulos, le voyage intérieur d’un Nuri Bilge Ceylan… ). Une façon comme une autre de rappeler que tout en possédant une idée précise du médium, le jeune cinéaste n’en demeure pas moins respectueux aux maîtres qui ont marqué ses études et sa cinéphilie.

Ingénieusement, Bi Gan ne serait-il pas en train de nous dire que la femme rêvée de Luo (formidable Huang Jue) n’est après tout que « le cinéma », amant ou amante intransigeant(e), capricieux ou extravagante.

Le film est comme un rêve éveillé où les personnages ne cessent de se construire, de muter et de se reconstruire. Comme si le temps n’était qu’une illusion, quelque chose d’abstrait impossible à contrôler.

La musique stylisée de Lim Giong (comme dans Kaili Blues) sert d’appui à ce long périple de l’idéal. Constat appuyé par le montage de Qin Yanan (également de Kaili Blues), dont les choix ne sont pas dans la continuité narrative, linéaire, traditionnelle, mais plutôt volontairement prisonniers d’un univers surréaliste, hors du monde. Et pourtant, si on observe attentivement, des éléments illustrés à un moment sont repris ultérieurement, comme pour rappeler que l’expérience cinématographique est une épreuve émotionnelle du souvenir à laquelle le spectateur est convié à devenir complice.

Ingénieusement, Bi Gan ne serait-il pas en train de nous dire que la femme rêvée de Luo (formidable Huang Jue) n’est après tout que « le cinéma », amant ou amante intransigeant(e), capricieux ou extravagante.

Et une finale magistrale dont la narration tient autant de l’obsession que du geste provocateur, contorsion que doit exercer parfois le cinéma pour s’affirmer. Fluide, exigeant, cadré comme des tableaux nés de l’inconscient, Un grand voyage vers la nuit est d’une sensualité qui dépasse la sphère physiologique.

Qu’importe si on n’a pas tout saisi – Il s’agit d’une expérience purement cinématographique.

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 6 septembre 2019

Réal.
Bi Gan

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Chine

France

Année : 2018 – Durée : 2 h 20

Langue(s)
V.o. : mandarin; s.-t.a. & s.-t.f.

Long Day’s Journey Into Night
Di qiu zui hou de ye wan

Dist. @
Acéphale
[ Kino Lorber ]

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma du Parc
[ Cinémathèque québécoise ]
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.   Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.