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Aquarela

22 août 2019

PRIMEUR
| Semaine 34|
Du 23 au 29 août 2019

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
En Russie, une équipe de secouristes utilise des outils rudimentaires pour récupérer des véhicules submergés dans un lac glacé. Au Groenland, des bateaux naviguent sur des eaux tumultueuses pendant la fonte d’immenses glaciers. Au milieu de l’Atlantique, un yacht traverse une tempête féroce. Aux États-Unis, le barrage d ’Oroville est endommagé par les forces hydrauliques, et l’ouragan Irma s’abat sur Miami. Enfin, au Venezuela, un hélicoptère s’approche de la plus haute chute du monde.

< CRITIQUE >
Luc Chaput

★★ ★

ODE À L’EAU

Des hommes marchent à tâtons sur la glace mince d’une étendue d’eau, scrutant celle-ci pour des indices. Ils cherchent des automobilistes très aventureux et même téméraires dont les véhicules ont fracassé la mince pellicule gelée.

La scène tournée par Victor Kossakovsky intrigue à cause de son lieu et des moyens anciens employés par ces Russes. Pendant tout le documentaire, aucune information extérieure n’est incrustée à l’écran sur les lieux de tournage nombreux et sur l’océan Atlantique et dans de nombreux continents. Dans un de ses films précédents vus aux RIDM, ¡Vivan las antípodas!,de telles infos étaient nécessaires puisque le cinéaste se déplaçait aux antipodes exacts de lieux choisis sur un globe terrestre.

Ce long métrage a été tourné en 96 images seconde et nous l’avons vu en 24 images alors que certaines salles le présentent en 48. La force de certaines séquences, captées par le réalisateur ou le cameraman Ben Bernhard, telle celle où un schooner est balloté par d’immenses vagues successives et innombrables d’un océan ou lors de l’ouragan Irma à Miami est évidente même à 24 images, soutenue par la musique du groupe Apocalyptica.

C’est surtout la qualité du montage, par le cinéaste et la Danoise Molly Malene Stensgaard, passant de plans rapprochés à d’autres plus larges ou allant chercher par zoom un marin en haut d’un mât qui rend cette œuvre nécessaire dans ces temps de dérèglement climatiques.

Voir des pans de glaciers de la grosseur de grands immeubles s’écrouler avec fracas dans une baie puis certains surnages ressemblant aux bœufs musqués de L’oumigmag ou l’objectif documentaire de Pierre Perrault (1993) constitue un des moments iconiques de cette ode visuelle à l’eau, source de vie mais aussi de mort.

C’est surtout la qualité du montage, par le cinéaste et la Danoise Molly Malene Stensgaard, passant de plans rapprochés à d’autres plus larges ou allant chercher par zoom un marin en haut d’un mât qui rend cette œuvre nécessaire dans ces temps de dérèglement climatiques.

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 23 août 2019

Réal.
Viktor Kossakovsky

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Grande-Bretagne / Allemagne

Danemark / États-Unis

Année : 2018 – Durée : 1 h 30

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a.

Aquarela

Dist. @
Métropole Films

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma du Parc

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Célébration

PRIMEUR
| Semaine 34|
Du 23 au 29 août 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
À l’abri des regards, Yves Saint Laurent dessine ses derniers croquis entouré par ceux qui l’ont toujours soutenu, couturières, assistants, modèles. Il s’apprête à quitter un monde dont il est maintenant détaché. Dans les coulisses Pierre Bergé orchestre une succession de célébrations vouées à transformer l’icône en mythe.

< COUP DE CŒUR
de la semaine >

Élie Castiel

★★★★  ½

LE PRINCE DANS SON ROYAUME

Le dernier de la Haute Couture, créateur d’un autre siècle, celui des Lumières. Dans un extrait de discours, en anglais, Yves Saint-Laurent dira lui-même que la mode n’est pas un art en soi, mais que les Grands créateurs ont toujours tenté d’en faire une profession de foi en étant proches de l’Art. Et peut-être bien qu’il eût raison. Comme les Chanel, Balenciaga, Armani et autres de ce monde, Yves Saint-Laurent conclut un siècle de création dans sa discipline, résistant au corps malade, s’aventurant sans cesse dans son amour du métier. Grâce à son complice, son amoureux, son comptable agréé, celui par qui il tient le coup pendant toute une vie, et particulièrement dans ces derniers moments.

Pierre Bergé, c’est aussi un des principaux personnages du film d’Olivier Meyrou, œuvre inclassable, entre le documentaire et l’hommage transcendant non seulement au grand couturier, mais au cinéma. Bergé est omniprésent comme si ce dernier rendez-vous avec « l’ultime parade de mode » était une sorte de consécration, de rituel divin. Car ses images n’ont jamais capté de façon aussi abrupte l’artiste dont il est question, la caméra se rapprochant de son identité physique et intérieure comme si elle agissait tel un instrument, un scalpel de laboratoire.

Dans une séquence à la fois bouleversante et glaciale, les robes de Saint-Laurent sont abritées dans une sorte de refuge qui ressemble à un hôpital particulier, comme on pourrait parler d’un hôtel particulier. Le blanc domine et contraste avec les couleurs des robes, filmées quasi en retrait. Il y a, en effet, une mise en scène proche de la fiction qui opère admirablement bien chez Meyrou.

Yves Saint-Laurent, véritable Prince de la mode, la Haute Couture, d’une tradition bien française car cartésienne, exigeante, refusant la facilité. Un homme entouré d’une équipe formidable qui croit en lui, de véritables vassales affranchies dans un royaume en forme de huis clos.

On se plaît à voir, par exemple, que Bergé imite les mouvements des lèvres de Saint-Laurent; image captive, prise par hasard ou pas, et qui remplace le verbe. L’amour, la tendresse, la connivence de ceux qui s’aiment, tout est là dans ce bout de film exemplaire.

Le visage et le corps d’Yves Saint-Laurent peuvent paraître pour d’aucuns monstrueux à cause de la maladie; en revanche, la caméra de Jean-Marc Bouzou le capte avec une sorte de magie qui place l’artiste dans une sphère irréelle et dont la présence et le jeu de nombreux miroirs se font les garants témoins d’une flagrante mélancolie.

Mélancolie face à la mort prochaine, tristesse face au temps qui n’est plus. Mais dans le même temps, sans aucun doute inconsciemment, peut-être bien intellectuellement, la prise de conscience d’une époque qui s’en va et qui annonce quelque chose d’incertain. Dont ce plan final où Bergé, seul, nous tournons le dos, se dirige vers l’inconnu ne fait que nous rendre sensibles à la fragilité du temps.

Yves Saint-Laurent, véritable Prince de la mode, la Haute Couture, d’une tradition bien française car cartésienne, exigeante, refusant la facilité. Un homme entouré d’une équipe formidable qui croit en lui, de véritables vassales affranchies dans un royaume en forme de huis clos. Mais aussi, ces reines du catwalk, toujours d’une élégance et d’une sensualité magistrale. Les mannequins d’un temps révolu, des femmes superbes qui ne peuvent plus s’aventurer dans les arcanes dangereuses du #MeToo radical et parfois, je dis bien parfois, faussement accusateur. Un film déchirant.

Le film date de 2007, mais ce n’est que l’an dernier, en 2018, qu’il a reçu le droit de diffusion en salle.

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 23 août 2019

Réal.
Olivier Meyrou

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
France

Année : 2007 [2018] – Durée : 1 h 14

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

Celebration

Dist. @
Maison 4tiers

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Naukar Vahuti Da

PRIMEUR
| Semaine 34|
Du 23 au 29 août 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Shivinder est maintenant père de famille, mais aspire aussi à devenir parolier de chansons. Sa femme lui demande de choisir entre l’un ou l’autre.

< SANS
COMMENTAIRES >

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 23 août 2019

Réal.
Smeep Kang

Genre(s)
Comédie dramatique

Origine(s)
Inde

Année : 2019 – Durée : 2 h

Langue(s)
V.o. : penjabi; s.-t.a.

Every Married Man in
the World Is His Wife’s Servant

Dist. @
Imtiaz Mastan

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cineplex

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