En salle

Les éternels

21 mars 2019

| PRIMEUR |
Semaine 12
Du 22 au 28 mars 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 2001, la jeune Qiao est amoureuse de Bin, le chef de la pègre locale de Datong. Lors d’une rixe entre bandes rivales, elle prend la défense de son petit ami et tire plusieurs coups de feu, pour lesquels elle est condamnée à cinq ans de prison. À sa sortie, elle part à la recherche de Bin.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★★

MUTATIONS ÉRODÉES

Quelle belle histoire d’amour que celle racontée par le Chinois Jia Zhang-ke, peu banale, sujette aux temps qui basse et à ses multiples soubresauts, imprévus, résultats de la vie qui passe et de l’amour qui s’éteint. Aussi, histoire sociale et politique d’un pays en développement économique et social, aux coutumes ancestrales remplacées par une occidentalisation sans précédent.

La première partie ne donne pas véritablement le ton, car la narration rappelle les films de règlements de compte. Et puis soudain, au hasard des évènements dramatiques, un nouveau récit, sentimental cette fois-ci, mené de main de maître. Nous nous habituons à ce changement rapidement, tant on assiste à quasi un discours sur l’art d’interprétation.

Belle proposition de la part de Jian Zhangke qui, par le biais du récit d’un couple hors du commun, confirme que la Chine actuelle s’est occidentalisée non sans obstacles et compromis ayant laissé des traces.

D’une part, la puissance de Zhao Taro, changeant de registre d’un moment à l’autre avec une grâce et un savoir-faire assurés. Elle plonge totalement dans ce qu’on peut appeler le « discours de la méthode », méthode à construire un personnage, à se l’approprier, à le faire sien le temps du tournage et, plus que tout, le rendre émouvant.

Il y aussi Liao Fan, qui se démarque pleinement des autres protagonistes masculins, entre le machisme contrôlé, quoique respectueux, et la vulnérabilité attachante d’une jeunesse passée. Entre les deux, un dialogue amoureux interrompu par le temps, mais qui reprend par la force des choses, et bien plus, par le hasard d’une vie qui ne fait que tourner.

Belle proposition de la part de Jian Zhang-ke qui, par le biais du récit d’un couple hors du commun, confirme que la Chine actuelle s’est occidentalisée non sans obstacles et compromis ayant laissé des traces.

Et nous restons parfaitement ébahis devant la richesse de la direction photo d’Éric Gautier, dont on admirera sans doute bientôt The Truth, de Hirokazu Kore-eda, avec entre autres, Catherine Deneuve et Juliette Binoche.

FICHE TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 22 mars 2019

Réal.
Jia Zhang-ke

Origine(s)
Chine
France
Japon

Année : 2018 – Durée : 2 h 15

Genre(s)
Drame sentimental

Langue(s)
V.o. : mandarin / s.-t.f. & s.-t.a.

Ash Is Purest White
Jiang hu er nü

Dist. @
Eye Steel Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

Info. @
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc

Cinéma Moderne

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.   Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]

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