En salle

Ruben Brandt, Collector

14 mars 2019

| PRIMEUR |
Semaine 11
Du 15 au 21 mars 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Tourmenté par des cauchemars violents associés à treize tableaux de maîtres, le réputé psychothérapeute Ruben Brandt décide de s’en emparer pour que cessent enfin ses nuits mouvementées.

CRITIQUE
| Anne-Christine Loranger |

★★★

EXERCICE D’ESTHÉTIQUE

Disons-le tout de suite, les trente premières minutes du premier opus d’animation du hongrois Milorad Krstic sont un pur plaisir de cinéphile. Prenez Trinity dans Matrix (1997) et ses improbables cabrioles, couplez-là à un thérapeute milliardaire hanté par ses rêves et à un policier expert en art, introduisez-les dans un film de gangsters à la Tarantino, ajoutez-y les chefs-d’œuvre picturaux des plus grands musées du monde et mêlez le tout à une histoire d’espionnage issue de la guerre froide. Tout cela au sein d’une esthétique à la Picasso. Vous y êtes? Étonnement, cela fonctionne, au moins au début. On ne peut manquer d’être fasciné par l’esthétique du film, ses visages dotés de trois yeux, d’une oreille supplémentaire ou dessinés en deux dimensions. La texture du dessin est d’un grand raffinement et le genre film noir est très bien rendu par une atmosphère un peu glauque, typique des films est-européens. C’est amusant, pour un temps.

L’histoire n’est pas un récit mais un échafaudage branlant sur lequel Krstic peut accrocher ses images, une série de références aux peintres et aux réalisateurs qui l’ont inspiré. Celles à Pulp Fiction et à Matrix y sont évidentes, mais il y a beaucoup d’autres, en succession si rapide qu’elles étourdissent davantage qu’elles fascinent.

Puis, un peu comme dans Isle of Dogs (2018) de Wes Andersen, le spectateur éventuellement saturé d’une esthétique par trop omniprésente (l’Olympia de Manet ou un portrait de Vélasquez refaits façon cubiste, c’est vraiment trop), essaie de se raccrocher au récit, enchevêtrée et surréaliste. Ruben Brandt le collectionneur est un célèbre psychanalyste qui, aux prises avec ses démons œdipiens, tente de résoudre ses drames intérieurs à l’aide de cambrioleurs endurcis. Le visionnement devient à la limite un jeu pour reconnaître les centaines d’œuvres représentées. L’histoire n’est pas un récit mais un échafaudage branlant sur lequel Krstic peut accrocher ses images, une série de références aux peintres et aux réalisateurs qui l’ont inspiré. Celles à Pulp Fiction et à Matrix y sont évidentes, mais il y a beaucoup d’autres, en succession si rapide qu’elles étourdissent davantage qu’elles fascinent.

Un « gendarme et voleurs », vêtu de parements royaux et habité par l’ombre du docteur Freud, donc. Si vous aimez la joaillerie animée, allez-y voir!

FICHE TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 15 mars 2019

Réal.
Milorad Krstic

Origine(s)
Hongrie

Année : 2018 – Durée : 1 h 34

Genre(s)
Animation

Langue(s)
V.o. : anglais

Ruben Brandt, a gyűtjő

Dist. @
Métropole Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

Info. @
Cinéma du Parc

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.   Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]

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