En salle

Une femme en guerre

28 mars 2019

Semaine 13
Du 29 mars au 4 avril 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Activiste écologiste, Halla a décidé de prendre les grands moyens pour se faire entendre. Pour contrecarrer les plans d’expansion d’une usine d’aluminium dans son village rural d’Islande, elle part en mission de sabotage du système électrique.

PRIMEUR
| CRITIQUE |

★★★

SEULE CONTRE TOUS

Guillaume Potvin

Difficile de nier que la tendance du cinéma populaire des dernières années est l’uniformisation. À force d’agglomérer les propriétés intellectuelles, Disney et ses filiales produisent des films pratiquement indiscernables les uns des autres, non seulement en termes de forme et de contenu, mais aussi en matière de discours. Dans le royaume où Marvel règne en maître, il n’est pas surprenant que même les films les plus indie empruntent des codes aux films de super-héros. Preuve à l’appui : Une femme en guerre, film de super-héros écologique. À bien y penser, tout y est, une justicière anonyme, multipliant actes de courage, prouesses physiques et jeux de ruse pour vaincre son ennemi.

Mais Halla, alias « la femme de la montagne » n’a rien d’une super-héroïne typique. Quarante-neuf ans, dirigeante d’une chorale, cette admiratrice de militants sociaux comme Gandhi et Mandela combat une némésis complètement immatérielle, le néolibéralisme.

Avec force et intelligence, elle sabote les pylônes électriques qui alimentent la fonderie Rio Tinto. La narration visuelle des séquences où Halla s’aventure dans les paysages imposants de l’Islande afin d’accomplir ses actions directes est particulièrement impressionnante. À la manière de Figures in a Landscape (Joseph Losey, 1969), le cinéaste Benedikt Erlingsson parvient à établir une tension formidable et à signaler les revirement de situations et leurs enjeux fluctuants et ce, par l’image uniquement.

Mais, contre toute attente, ces longues séquences d’économie de paroles, très réalistes en soi, sont ponctuées par des touches surréelles mettant en scène une chorale traditionnelle d’Europe de l’Est. Erlingsson ne manque certainement pas d’inventivité visuelle. On sort ainsi du visionnement d’Une femme en guerre avec un sentiment semblable à celui qu’avait pu laisser Okja (Bong Joon-ho, 2017), pas tant un (faux) espoir pour l’avenir de l’humanité ou de l’environnement, mais certainement un optimisme pour la possibilité d’un cinéma original et visionnaire.

À la manière de Figures in a Landscape (Joseph Losey, 1969), le cinéaste Benedikt Erlingsson parvient à établir une tension formidable et à signaler les revirement de situations et leurs enjeux fluctuants et ce, par l’image uniquement.

FICHE TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 29 mars 2019

Réal.
Benedikt Erlingsson

Origine(s)
Islande
France
Ukraine

Année : 2018 – Durée : 1 h 40

Genre(s)
Comédie dramatique

Langue(s)
V.o. : islandais / s.-t.f. & s.-t.a.
Woman at War
Konafer í stríð

Dist. @
Métropole Films


Classement
Tous publics

Info. @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cinéma Moderne / dès le 5 avril 2019

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.