En salle

Blackia

3 mai 2019

Semaine 18
Du 3 au 9 mai 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans les années 1979, le Punjab vit une crise de la contrebande de l’or. Le fils d’un de ces anciens trafiquants refuse de suivre les traces de son père malgré les obstacles de la pègre locale.

Primeur
| CRITIQUE |
Élie Castiel

★★★★

UNE MISE EN SCÈNE REMARQUABLEMENT MAÎTRISÉE

Cinquième long métrage de Sukhminder Dhanjal en penjabi, Blackia (Smuggler) est sans doute son plus réussi, hommage émouvant au cinéma hindi d’action des années 1970. L’action se déroule en 1975, confirmé par un calendrier accroché sur un mur et de nombreuses affiches de films de l’époque qui reviennent constamment, dont la perle rare que constitue Sholay (1975), avec les souverains Dharmendra et Amitabh Bachchan ; la mise en scène reprend celle de ces années productives et sensorielles, mais aujourd’hui, bénéficiant d’une esthétique plus maîtrisée.

Ce qui n’empêche du tout Dhanjal de surfaire les séquences d’action à l’ancienne, utilisant la violence extrême selon une approche diablement esthétique. Si Bachchan régnait en maître absolu à cette époque, Dev Kharoud, acteur penjabi, lui rend un hommage retentissant dans son treizième long métrage. Même charisme, même puissance dans l’interprétation, oscillant entre une virilité totalement assumée et une sensibilité pour les choses du cœur qui ne laissent pas indifférent. Et l’amour porté à la mère, leitmotiv de tout film indien qui se respecte, reste intouchable, propre à une culture millénaire.

Si le cinéma penjabi d’aujourd’hui continue dans cette voie, il peut s’assurer d’un avenir plus que prometteur. Intense, jouissif et organique.

Les chansons, sous-titrées, rejoignent les thèmes abordés et les quelques chorégraphies suivent la tangente de ces années production intenses d’un cinéma hindi encore loin d’être happé par les codes formels de l’Occident. Aujourd’hui, avec des moyens plus impressionnants et une technique cinématographique sans doute héritée de noms aussi puissants que Sanjay Leela Bhansali, Anurag Kashyap ou autres Mani Ratnam, sans oublier Mira Nair, certains plans illuminent l’écran, transformant le héros principal en un figure mythique que seul peut se permettre le cinéma. Les images en mouvement se transforment ainsi en des tableaux vivants de l’expérience humaine.

Et la fin, suivant les affres du destin, évitant totalement le mélodrame, d’une incroyable poussée dramatique, soulève nos pures émotions jusqu’à nous donner la chair de poule. Si le cinéma penjabi d’aujourd’hui continue dans cette voie, il peut s’assurer d’un avenir plus que prometteur. Intense, jouissif et organique.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 3 mai 2019

Réal.
Sukhminder Dhanjal

Origine(s)
Inde

Année : 2019

Langue(s)
V.o. : penjabi / s.-t.a.

Smuggler

Genre(s)
Drame

Durée : 2 h 21

Dist. @
Imtiaz Mastan

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

En salle(s) @
Cineplex

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