13 mai 2019
L’adaptation en québécois d’Emmanuel Reichenbach brille par les dialogues empruntés à Marcel Pagnol, d’après son scénario de film, un mélange de drôlerie, de phrases parfaitement symétriques et empreinte d’un humanisme attendrissant.
Le schpountz se prend pour quelqu’un qu’il n’est pas, mais finit par nous convaincre qu’il a tout le talent du monde comme comédien, qu’il a le sens de la scène, et plus que tout, il peut nous faire rire autant que nous émouvoir. Dans un sens, oser, quitte à se casser la gueule. Comme le fait un Rémi-Pierre Paquin impérial, enivré par son personnage, s’offrant la scène comme un cadeau princier.
Nouvelle tendance, le décor de chaque partie est désormais changé par les comédiens et les artisans derrière les coulisses s’il est nécessaire. Alternative dynamique car elle semble faire partie de la pièce; on gagne du temps et ça fait bouger les interprètes.
Comme d’habitude, Denise Filiatrault possède la scène, espace dramaturgique qu’elle défend depuis des décennies avec un enthousiasme délirant, une envie qui ne s’éteint jamais. Pas une seconde de perdue. Ça bouge constamment et elle en est consciente.
L’accent québécois créer par Reichenbach n’est peut-être pas le marseillais d’origine, mais il possède assez de latinité pour nous convaincre des situations et des réparties, toutes aussi brillantes et subtilement travaillées. Nous sommes convaincus de l’ensemble des comédiens et des comédiennes de ce récit sur les apparences, les effets-miroir à double sens, la famille, la superficialité du monde du spectacle, mais aussi ses lumières, sa faculté à nous faire rêver et son inaccessibilité.
Oui, Théo rêve d’être sous les feux de la rampe, son rêve deviendra peut-être réalité. Peu importe puisque c’est le résultat, comme dans tous les écrits de Pagnol qui fait ressortir sa morale. Et nous sortons du théâtre emportés par un message à saveur intemporelle sur notre condition d’individu; que nous le voulions ou pas. Les feux de la rampe, ce n’est pas donné à tout le monde, mais tout le monde y a accès. Même dans Le schpountz.
Comme d’habitude, Denise Filiatrault possède la scène, espace dramaturgique qu’elle défend depuis des décennies avec un enthousiasme délirant, une envie qui ne s’éteint jamais. Pas une seconde de perdue. Ça bouge constamment et elle en est consciente.
ÉQUIPE DE CRÉATION
Auteur : Marcel Pagnol. Adaptation : Emmanuel Reichenbach, d’après le scénario du film de Pagnol. Mise en scène : Denise Filiatrault. Assistance à la mise en scène : Marie-Hélène Dufort. Décors : Jean Bard. Costumes : Pierre-Guy Lapointe. Accessoires : Pierre-Luc Boudreau. Éclairages : Martin Sirois – Musique : Guillaume St-Laurent. Maquillages et Coiffures : Jean Bégin. Perruques : Rachel Tremblay.
Distribution : Rémi-Pierre Paquin, Stéphan Allard, Raymond Bouchard, Marilyse Bourke, Normand Carrière, Alexandra Cyr, Matthieu Lorain Dignard, Philippe Robert, Linda Sorgini.
Durée
1 h 30
(Sans entracte)
Représentations
Jusqu’au 8 juin 2019
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.