23 mai 2019
| PRIMEUR |
Semaine 21
Du 24 au 30 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Une grande et belle propriété sur la Côte d’Azur. Anna arrive avec sa fille pour quelques jours de vacances. Au milieu de sa famille, de leurs amis, et des employés, elle doit gérer sa rupture toute fraîche et l’écriture de son prochain film.
Il y a quelque chose d’attachant et de chaleureux chez Valeria Bruni Tedeschi, réalisatrice, une âme de femme de cinéma; comme si elle se regardait devant un miroir sans se rendre compte qu’il s’agit de sa propre personne. Car elle donne surtout la possibilité aux autres interprètes de se projeter devant la caméra, appareil du regard qui sculpte autant leurs corps que les complexités de leurs existences.
Il faut dire qu’en tant que réalisatrice, la critique institutionnalisée n’a pas toujours été très tendre envers elle; ici, elle s’assure de la participation d’une pléiade de comédiens hors-pair, dont la gréco-italienne Valeria Golino, Pierre Arditi, Noémie Lvovsky (que l’on voit dernièrement de plus en plus au grand écran) et Yolande Moreau, toujours imbattable et d’une capitulation bouleversante devant les simples choses de la chair. La séquence dans la barque avec le policier est remarquable et filmée comme s’il s’agissait d’un tableau vivant de maître. Et Riccardo Scamarcio, dont la présence confirme sans doute que Bruni Tedeschi n’a jamais autant parlé d’elle-même.
Et ne pas oublier la collaboration de la petite Oumy Bruni Garrel, dans la vraie vie, fille adoptive du couple Tedeschi-Louis Garrel, jeune témoin passif mais non pour le moins attentif de tout ce qui passe dans cette demeure du passé, consciente qu’elle héritera un jour des murs pour les transformer en un monde meilleur. La famille, dans Les estivants prend alors un tout autre sens, exempt des liens consanguins, mais atteint d’une nouvelle forme de conciliation : l’humanisme.
Elle aime ces lieux coupés du monde, comme cette grande demeure dans la côte d’Azur où chez tous ces estivants vivent la dolce farniente, mais là où les vérités cachées se dressent contre chacun d’eux. Parle-t-elle de sa vie, de ses drames, des siens? D’où une prédilection pour la parole avec, par moments, des messages philosophiques sur l’individu et surtout un regard nostalgique sur un monde oisif qui n’est plus ou que du moins disparaît à grands pas.
Et ne pas oublier la collaboration de la petite Oumy Bruni Garrel, dans la vraie vie, fille adoptive du couple Tedeschi-Louis Garrel, jeune témoin passif mais non pour le moins attentif de tout ce qui passe dans cette demeure du passé, consciente qu’elle héritera un jour des murs pour les transformer en un monde meilleur. La famille, dans Les estivants prend alors un tout autre sens, exempt des liens consanguins, mais atteint d’une nouvelle forme de conciliation : l’humanisme.
Et pour l’amour que le critique entretient avec le cinéma, comment ne pas souligner ce clin d’œil platoniquement amoureux au grand Frédéric Wiseman comme membre de la commission du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée). Pour sans nul doute nous rappeler que le l’art que Bruni-Tedeschi pratique est encore vivant. Sans doute son meilleur film.
FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 24 mai 2019
Réal.
Valeria Bruni Tedeschi
Origine(s)
France
Italie
Année : 2018 – Durée : 2 h 08
Langue(s)
V.o. : français, italien / s.-t.f.
I villegianti
Genre(s)
Comédie dramatique
Dist. @
Axia Films
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
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