6 juin 2019
PRIMEUR
| Semaine 23 |
Du 7 au 13 juin 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
À la suite de l’incendie du théâtre du Globe, William Shakespeare prend sa retraite. Mais il est hanté par le décès de son fils Hamne à l’âge de onze ans. Ses relations familiales ne seront plus les mêmes.
Un homme dans la cinquantaine cultive son jardin comme hier les rimes. Il est revenu vivre dans sa ville natale dans une propriété New Place que ses revenus d’acteur, d’administrateur de théâtre et surtout de dramaturge lui ont permis de construire. Cette famille de Stratford, qu’il a peu fréquentée surtout occupé à Londres, comprend Anne sa femme, ses deux filles Susanna et Judith et surtout le souvenir impérissable de son fils mort jeune, Hamnet.
Kenneth Branagh, après le coup de tonnerre de son remarquable Henry V (1989)1 revient encore une fois sur les traces de son dramaturge préféré William Shakespeare. En collaboration avec Ben Eliot, coscénariste de la télésérie historico-satirique Blackadder, Branagh émet des hypothèses sur la vie de la famille Shakespeare dans cet environnement puritain d’une petite ville anglaise du début du XVIIe siècle. Le caractère bucolique du long métrage ressort par les nombreuses séquences de jardin, forêt, visions de campagne où William se promène seul ou avec d’autres, cherchant mauvaises herbes mais se permettant quelques fleurs de rhétorique qu’amènent certains souvenirs heureux ou plus risqués.
Dans un intérieur filmé par Zac Nicholson dans des clairs-obscurs à la Georges de La Tour, les conflits ressurgissent et la place des femmes dans cette famille et cette communauté est mise en évidence. En Judith, inspirée de certains des personnages (Miranda, Portia) du Barde, Kathryn Wilder resplendit et le réalisateur Branagh lui crée un bel écrin de mise en scène. Judy Dench, bien qu’elle soit trop âgée pour le rôle, module son jeu d’épouse qui en a vu d’autres dans un quatuor varié avec ses consœurs et confrère. La rencontre entre Ian McKellen, en comte de Southampton, et le William de Branagh est le point culminant de cette recréation. Le discours sur l’être et le paraître, la recherche d’honneurs inutiles sert de soutien à deux interprétations magistrales successives et différentes du fameux sonnet 29. Branagh modifie les didascalies de Cymbeline pour une coda magnifique qui sert d’équivalence au «Good night, sweet prince» d’Hamlet. Pour ces deux passages et pour la finesse de son interprétation d’ensemble, le long métrage de Branagh vaut le détour malgré les trop nombreuses notes explicatives insérées dans les dialogues.
Dans un intérieur filmé par Zac Nicholson dans des clairs-obscurs à la Georges de La Tour, les conflits ressurgissent et la place des femmes dans cette famille et cette communauté est mise en évidence.
1 Branagh y fait ressortir par des tons sombres le caractère funeste des combats où agit une bande de frères alors que la version de Laurence Olivier en 1944 participe à l’effort de guerre allié dans des images inspirées d’enluminures.
FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 7 juin 2019
Réal.
Kenneth Branagh
Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
Grande-Bretagne
Année : 2018 – Durée : 1 h 41
Langue(s)
V.o. : anglais
All Is True
Dist. @
Métropole Films
En salle(s) @
Cineplex
Classement
Tous publics
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
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