En salle

La femme de mon frère

6 juin 2019

PRIMEUR
| Semaine 23 |

Du 7 au 13 juin 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Sophia, jeune et brillante diplômée sans emploi, vit chez son frère Karim. Leur relation fusionnelle est mise à l’épreuve lorsque Karim, séducteur invétéré, tombe éperdument amoureux d’Eloïse, la gynécologue de Sophia.

< Critique >
Élie Castiel

★★★

LA DÉPRIME ET AUTRES CONSOLATIONS

Monia Chokri, la comédienne, s’inscrit dans un univers dolanien qui lui va comme un gant. D’où une première réalisation de long métrage avec un film qui fait juste semblant de ne pas savoir, le plus souvent, où il se dirige. Le scénario, intentionnellement incertain, vacille entre le thème des liens fusionnels exacerbés entre frère et sœur et le rocambolesque des situations, mis en évidence dans de courtes séquences qui sentent l’improvisé, quoique cet aspect est bien contrôlé, faut-il l’admettre.

Anne-Élisabeth Bossé se taille une place de plus en plus évidente dans le cinéma québécois (idem pour la scène), et elle le mérite fort bien tant elle passe d’un registre à l’autre avec une autonomie incroyable, presque jouissivement perverse. Qu’elle nous soit agréable ou pas dans La femme de mon frère, peu importe, puisque son dévouement se fait sentir de scène en scène. Et plus que tout, elle retient un rapport amoureux à la caméra qu’on sent instantanément si on observe de près (c’est d’ailleurs ce que tout spectateur qui se respecte doit faire).

Anne-Élisabeth Bossé se taille une place de plus en plus évidente dans le cinéma québécois (idem pour la scène), et elle le mérite fort bien tant elle passe d’un registre à l’autre avec une autonomie incroyable, presque jouissivement perverse.

Autre constat : la présence du comédien israélien Sasson Gabai, permettant à la réalisatrice, elle est aussi originaire du Moyen-Orient, de renforcer la présence de l’autre dans le cinéma québécois. Finalement, et il faut sans cesse le répéter, le milieu du cinéma québécois est souvent une question de clique, de clan. Dommage puisque de nombreux talents d’ici (et d’ailleurs) attendent leur tour. Bossé, dans le film, se prénomme Sophia, ce qui veut dire « sagesse » en grec. Espérant que le milieu saura suivre cette qualité essentielle.

Et pour Chokri, ce n’est sans doute pas un premier essai totalement abouti, mais une carte de visite qui laisse présager de bien meilleurs lendemains. Au moins, nous avons hâte de la voir sur la scène du TNM en 2020, dans Lysistrata.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 7 juin 2019

Réal.
Monia Chokri

Genre(s)
Comédie dramatique

Origine(s)
Québec [ Canada ]

Année : 2019 – Durée : 1 h 57

Langue(s)
V.o. : français / s.-t.a.
A Brother’s Love

Dist. @
Les Films Séville

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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