Séquences – La revue de cinéma

En salle

Crawl

11 juillet 2019

PRIMEUR
| Semaine 28 |
Du 12 au 18 juillet 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Lorsqu’un violent ouragan frappe sa ville natale, en Floride, Haley fait fi de l’ordre d’évacuation pour se mettre à la recherche de son père disparu. Elle le retrouve finalement, gravement blessé, dans l’espace sanitaire sous la maison et voici que les deux deviennent prisonniers de l’eau qui ne cesse de monter. Ils réaliseront que c’est en fait le moindre de leurs soucis.

< BRÈVE >
Élie Castiel

★★

Dents coniques de crocodiles

Alexandre Aja, fils d’Alexandre Arcady, autre spécialiste du cinéma populaire, mais pour Aja, c’est plutôt dans le film de genre qu’il projette sa caméra. Cinéma grand public totalement assumé qu’il alimente parfois d’une touche d’auto-dérision presque touchante, parce que naïve, candide, comme s’il s’agissait d’un geste de non-provocation. Des interprètes qui se prennent au sérieux dans ce film catastrophe (message climatique à l’ordre du jour), lieu où les bêtes (ici, de biens méchants crocodiles prêts à tout pour assouvir leur faim). Et des humains qui se débattent comme pas possible pour contourner les aléas impitoyables d’une nature infernale. Beaucoup de morts, peu de survivants. Des minutes pleins d’angoisse et de suspense. Mais chez Aja, dans Crawl, ce geste de baignade que l’on voit dans un début à contre-courant du projet initial, donc de la suite du film, une façon comme une autre de manipuler la fiction. On n’y croit pas, mais on ne résiste pas à la tentation de savourer des moments de pure extase juvénile devant un « film de monstres aquatiques ». En plus d’une relation père manqué-fille retrouvée des plus mélodramatiques. So what!