9 août 2019
PRIMEUR
| Semaine 32 |
Du 9 au 15 août 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Salam, Palestinien de 30 ans, est engagé grâce aux bons soins de son oncle sur le plateau arabe d’un roman savon télévisé, à Ramallah. Alors qu’il traverse un poste de contrôle de l’armée israélienne pour retourner chez lui, à Jérusalem, Assi, un officier responsable le questionne sur son travail sur Tel Aviv on Fire que sa femme adore. Pour s’éviter des ennuis, Salam prétend être le scénariste et lui dévoile quelques informations sur les prochains épisodes.
Un court métrage, un documentaire, deux longs et puis Tel Aviv on Fire, au titre provocateur, mais empreint d’un humour dévastateur, car tout dans cette partie du monde, vu les circonstances, doit se prendre avec de gros grains de sel, sans néanmoins de légèreté.
Un scénario solide, une écriture à la fois dramatique et épurée, même si parfois poussée à l’extrême (selon les standards occidentaux), qui se moque des conventions, des territoires occupés ainsi que, bien entendu, d’Israël et de ses nombreux faux pas.
À un certain moment, la frontière évoquée dans le film rejoint les autres lignes de démarcation du pays pour devenir la mise en abyme du film en question. Un scénario pour une télésérie qui s’invente de toutes pièces à travers les mains d’un faux scénariste et interroge la fonction même des images en mouvement. Et une histoire de possible correspondance entre un capitaine de checkpoint et un faux scénariste.
La réalisation de Sameh Zoabi, né en Palestine et ayant étudié à l’Université de Tel Aviv et aux États-Unis, où il enseigne des cours de maîtrise en cinéma dans diverses institutions, assume son côté moyen-oriental, proche il faut le dire, du cinéma israélien. Pourrait-on dire d’une réalisation sémite, puisque les deux peuples partagent les mêmes racines?
Entre le capitaine au poste de contrôle, Assi Tzur (Yaniv Biton jouant admirablement l’arrogance et l’amitié naissante) et Salam Abbass (Kais Nashif, presque parfait dans un rôle qui réconcilie allure candide et ruse de survie), le scénariste autoproclamé, s’entame un dialogue aventureux propice à une réconciliation même si lointaine
L’humour, si l’on en croit Zoabi, l’emporte sur les menaces, la colonisation et les enjeux sociaux d’un territoire qui semble maudit des dieux, à moins que ceux-ci prennent la décision, un jour, d’apaiser leur courroux.
En attendant, Tel Aviv on Fire assume son titre avec courage, dû à la prestance irréprochables des comédiens. L’humour, si l’on en croit Zoabi, l’emporte sur les menaces, la colonisation et les enjeux sociaux d’un territoire qui semble maudit des dieux, à moins que ceux-ci prennent la décision, un jour, d’apaiser leur courroux.
C’est drôle, amusant et coercitif par ses prises de position latentes dans un territoire du monde toujours baigné par l’absurde.
FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 9 août 2019
Réal.
Sameh Zoabi
Genre(s)
Comédie satirique
Origine(s)
Luxembourg
Belgique
Israël
Année : 2018 – Durée : 1 h 37
Langue(s)
V.o. : arabe, hébreu; s.-t.a. & s.t.f.
Feu à Tel Aviv / Tel Aviv al ha-Hesh
Dist. @
[ Corporation du Cinéma du Parc ]
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.