17 septembre 2019
Le livre de Mona Golabek et Lee Cohen est avant tout un récit sur la filiation, sur la relation mère-fille, sur le rapport à l’art et plus que tout, sur la préservation de l’âme artistique. Mona Golabek est seule sur la scène du Centre Segal. En guise d’accompagnement, un décor où se manifestent les différents moments clés d’une aventure humaine marqué par la haine de l’autre (ici, le temps de l’Holocauste).
Mais loin de l’apitoiement, une métaphore sur la survie, sur les stratégies qu’on s’invente pour échapper à la mort, pour croire en l’avenir, en fin de compte, pour croire fermement en l’Humanité quelles que soient les circonstances.
Les lieux et l’époque : l’Autriche et l’Angleterre, entre 1938 et l942. Des années de plomb marquées du sceau de la peur, de la délation, de la résistance et de ce pouvoir difficile à comprendre qui consiste à « croire » à son prochain malgré tout. La mise en scène de Hershey Felder réussit admirablement bien à suivre cette trajectoire en misant sur des principes scéniques limités mais dans le même temps projetant diverses métaphores. Quelques extraits vidéos et un simple piano suffisent pour soutenir l’intérêt constant du spectateur.
The Pianist of Willesden Lane est un récit sur l’engagement intellectuel, sur la mémoire qui risque de s’effriter si on ne la mourir pas et, mine de rien, sur ce rapport à l’autre qui ne peut se réaliser qu’en conservant une minimum de douceur et de bienveillance.
Golabek joue du piano et en deuxième rangée de la salle, on admire les gestes fougueux des doigts. Elle vit de ces sensations que procure la musique de Grieg, Beethoven, Bach, Schumann ou Chopin. Elle parle aussi d’autres classiques comme Scriabin, Debussy ou Mahler. Ce sont ces mondes lyriques qui traversent son enfance et son adolescence, et sa vie d’adulte. Mais c’est surtout de l’histoire de sa mère qu’il est question dans The Pianist of Willesden. Il s’agit d’un texte émouvant, étonnamment réaliste bien que souvent teinté de fragments poétiques et d’un humour qui n’est présent que pour se protéger des injustices de l’Histoire
Autant la fille que la mère (omniprésente dans notre imagination grâce à la profondeur exigeantes des mots des auteurs) auront malgré tout réussit à achever des pièces musicales de compositeurs classiques célèbres.
Mais plus que tout, The Pianist of Willesden Lane est un récit sur l’engagement intellectuel, sur la mémoire qui risque de s’effriter si on ne la mourir pas et, mine de rien, sur ce rapport à l’autre qui ne peut se réaliser qu’en conservant une minimum de douceur et de bienveillance.
< DRAME >
ÉQUIPE
DE CRÉATION
Texte
Mona Golabek, Lee Cohen
D’après leur livre The Children of Willesden Lane
Adaptation & Mise en scène
Hershey Felder
Décor
Hershey Felder, Trevor Hay
Costumes
Jaclyn Maduff
Éclairages
Jason Bieber
Son
Eric Carstensen
Projections
Andrew Wilder, Grec Sowizdrzal
Vidéo
Lawrence Siefert
Durée
1 h 30
(Sans entracte)
Représentations
Jusqu’au 29 septembre 2019
Centre Segal
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
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