23 juin 2011
BEGINNERS
COMÉDIE DRAMATIQUE | États-Unis 2010 – Durée : 104 minutes – Réal. : Mike Mills – Int. : Ewan McGregor, Christopher Plummer, Mélanie Laurent – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Ébranlé par la mort de son père, un dessinateur tente de comprendre ses échecs amoureux en se rappelant son enfance, son lien avec une mère étrange et l’engagement gai de son père à 75 ans. Une jeune femme et un chien entrent alors dans sa vie.
En quelques mots
Après l’intelligent et prometteur Thumbsucker (2004), Mike Mills récidive avec un film encore plus abouti. Dans la veine du cinéma américain indépendant et intimiste, Beginners évoque autant la Nouvelle Vague française que le cinéma de Michel Gondry et de Miranda July (épouse de Mills dans la vraie vie), de qui le réalisateur a retenu cette tendance à déconstruire la mise en scène : ellipses narratives, ruptures de ton et de chronologie. Mais de tout cela, émane des personnages, intentionnellement laissés à eux-même (même si on sent dans l’ensemble une rigoureuse direction d’acteurs), une douce tendresse et une profonde mélancolie qui de plan en plan ne cessent de s’assumer pour n’en devenir que plus tragiques. Car le film parle aussi de la vie et de la mort, des rapports amoureux et des liens filiaux, de ces instants du quotidien où soudain tout s’illumine ou, au contraire, s’assombrit. Mais Beginners est aussi et surtout un film d’acteurs : si d’une part, Mélanie Laurent apparaît telle une étoile filante qu’on ne veut que retenir, Ewan McGregor occupe la plupart des plans, oscillant d’un registre à l’autre avec une grâce incontournable. Quant à Christopher Plummer, il donne à son personnage de père homosexuel un charisme et une dignité inaccoutumés. Car derrière tous ces personnages, Mills définit avec éloquence et perspicacité son rapport au monde et au cinéma. >> Élie Castiel
AUTRES SORTIES EN SALLE …
BAD TEACHER (Sale Prof)
COMÉDIE | États-Unis 2011 – Durée : 92 minutes – Réal. : Jake Kasdan – Int. : Cameron Diaz, Justin Timberlake, Jason Segel, Phyllis Smith, Lucy Punch – Dist. : Columbia | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Larguée par son fiancé millionnaire, une enseignante séduisante, mais vulgaire, menteuse et peu passionnée par son travail, songe à se faire augmenter la poitrine pour séduire un riche collègue.
En quelques mots
Fils du réputé Lawrence Kasdan, qui nous a fortement surpris avec des films du calibre de Body Heat (1981) et The Big Chill (1983), Jake Kasdan n’a retenu de son père que la façon de diriger les comédiens. La forme, quant à ellle, diffère, et nous déçoit un tant soit peu. Nous l’avons d’ailleurs compris avec des films comme Zero Effect (1998), Orange County (2002) ou bien encore Walk Hard: The Dewey Cox Story (2007). Bénéficiant ici de la présence de vedettes de l’heure, Cameron Diaz (qui essaie de reprendre du service après quelques vaines tentatives, et soyons honnêtes, s’en tire admirablement bien), Justin Timberlake (surprenant de bonhomie dans un rôle straight), et Jason Segel (toujours convenable en terrain connu), le jeune réalisateur dispose aussi d’un arsenal propre à la comédie populaire pour doser le tout d’éléments parfois discutables et de mauvais goût, notamment son épisode scatologique (scènes de plus en en plus attendues dans les comédies d’esprit adolescent, et on se demande bien pourquoi). Mais il y a une morale dans toute cette histoire, celle qui définit justement le manque de morale comme attitude gagnante. D’aucuns verront en ce discours anarchique comme une façon sournoise mais bienvenue de contrecarrer le discours ambiant, soit celui d’une rectitude politique omniprésente dans le monde d’aujourd’hui. Pour les reste, Bad Teacher demeure une comédie estivale qui, on s’en doute, titillera les sens de nombreux adeptes. >> Élie Castiel
CARS 2 (Les Bagnoles 2)
ANIMATION | États-Unis 2010 – Durée : 106 minutes – Réal. : John Lasseter, Brad Lewis – Voix (v.o. anglais) : Michael Caine, Emily Mortimer, John Turturro, Owen Wilson, Larry the Cable Guy, Bonnie Hunt, Franco Nero – Dist. : Buena Vista | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement
Résumé
Une voiture de course et une dépanneuse aident des agents secrets britanniques à lutter contre une organisation secrète qui tente de saboter une compétition automobile destinée à faire la promotion d’un nouveau biocarburant.
En quelques mots
Le premier Cars se passait essentiellement dans une petite ville du désert de l’Ouest américain et a permis à la compagnie productrice d’engranger d’énormes profits sur les produits dérivés de ce film d’animation à la gloire de l’automobile et de son esthétique. Ce deuxième opus donne une très grande place à l’assistant et ami du héros du premier. La remorqueuse au parler traînant du sud des États-Unis ressemble par certains côtés dans ses bourdes qui réussissent finalement à l’inspecteur Clouseau. La production a apporté un soin très poussé à l’arrière-plan des images qui fourmillent de gags, jeux de mots et références stylistiques de toutes sortes qui seront encore plus visibles sur dvd. L’interprétation vocale est dominée par Michael Caine qui fait un confrère de James Bond parfaitement crédible. Le film dans son ensemble n’est pourtant qu’un produit Pixar moyen loin des Ratatouille et Toy Story 3. >> Luc Chaput
CITY OF LIFE AND DEATH (Nankin, la cité de la vie et de la mort / Nanjing! Nanjing!)
DRAME DE GUERRE | Chine 2009 – Durée : 135 minutes – Réal. : Chuan Liu – Int. : Ye Liu, Yuanyuan Gao, Hideo Nakaizumi, Wei Fan, Ryu Kohata – Dist. : Kino Lorber | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc
Résumé
En 1937, l’armée impériale japonaise lance l’offensive aux portes de Nankin, capitale à l’époque de la Chine.
En quelques mots
Tout cinéma national relit et recompose les événements de son histoire. En devenant une puissance mondiale, la Chine fait de même. Après les Zhang Yimou et Chen Kaige de la cinquième génération qui avec Sorgho rouge et Terre Jaune montraient l’évolution de la Chine rurale, les cinéastes de la septième génération comme Yunlong Liu avec Dong feng yu (East Wind Rain) vu au dernier Festival des films du monde de Montréal s’intéressent à nouveau comme Ang Lee dans Se, Jie au conflit sino-japonais et à la Seconde guerre mondiale et ce dans la capitale économique qu’est Shanghai. C’est après avoir pris cette dernière ville mais sans la section internationale que les Japonais capturent ensuite rapidement Nankin, la capitale politique d’alors et se livrent à ce massacre parfaitement documenté. Dans un noir et blanc quelque peu esthétisant et usant d’un montage hollywoodien, le cinéaste montre l’âpreté des combats de façon palpable et par le choix de quelques personnages charismatiques, rend aussi hommage à ces nombreux soldats fusillés en contradiction avec le droit international. La longue vallée de larmes des exactions de la deuxième partie est portée par une interprétation sentie où les ellipses narratives traduisent plus visiblement la barbarie. Certains militaires japonais sont montrés dans une humanité certaine, rendant le tableau plus plausible dans sa complexité et où l’on voit des bribes de toutes les qualités et défauts de nos semblables. On peut donc comprendre que le jury du dernier Festival international du film de San Sebastian ait décerné son grand prix à ce film commémoratif de ce soixante-dixième anniversaire du « sac de Nankin ». >> Luc Chaput
DOUBLE DHAMAAL
COMÉDIE | Inde 2011 – Durée : 140 minutes – Réal. : Indra Kumar – Int. : Sanjay Dutt, Ritesh Deshmukh, Javed Jaffrey, Mallika Sherawat, Kangana Raut – Dist. : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Quatre bons à rien (Adi, Roy, Manav et Boman) tentent d’extorquer de l’argent à un ex-policier devenu homme d’affaires redoutable. Sans s’en rendre compte, ils tombent dans un piège subtil et se retrouvent face au monde criminel local. Suite d’un grand succès bollywoodien.
En quelques mots
Après Dhamaal (2007), et pour le plus grand plaisir des amateurs du genre, Indra Kumar a senti le grand besoin de donner une suite aux aventures de ces quatre bouffons hors du commun. Lorsque les réalisateurs de Bollywood abordent la comédie burlesque, comme c’est le cas dans Double Dhamaal, ils ne limitent pas les excès, transforment toute logique en situations absurdes et n’arrivent pas à contrôler les redondances et les ruptures soudaines de ton. Et ici, en ce qui a trait aux interprètes, soulignons qu’ils se donnent à cœur joie au jeu du cabotinage et de l’improvisation, là où le démonstratif et le suggestif l’emportent de loin sur le nuancé. >> Élie Castiel
LES ÉMOTIFS ANONYMES
COMÉDIE SENTIMENTALE | France 2010 – Durée : 80 minutes – Réal. : Jean-Pierre Améris – Int. : Benoît Poelvoorde, Isabelle Carré, Lorella Cravotta – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement
Résumé
Deux êtres maladivement timides, qui partagent la même passion pour le chocolat, sont appelés à vaincre leurs peurs. Leur attirance est manifeste; hélas, les embûches se multiplient.
En quelques mots
Dans un décor qui rappelle le nord de la France des années 50, une chocolaterie vivote, n’ayant plus trouvé le bon filon. À sa tête, se trouve un Jean-René timide et comme représentante, une jolie Angélique tout aussi réservée. Sur ce canevas d’amour au boulot qui a déjà donné au cinéma quelques drames psychologiques, Jean-Pierre Améris agence de beaux duos nuancés entre ses personnages joués par Carré et Poelvoorde en plein accord, épaulés par un groupe d’acteurs secondaires bien typés. L’ensemble est plutôt prévisible surtout que contrairement aux trouvailles dégustatives de la chocolatière, l’accumulation des petites bouchées quelquefois douces-amères des scènes du film ne produit pas un souvenir impérissable. >> Luc Chaput
IN THE NAME OF LOVE
DRAME SENTIMENTALE | Philippines 2011 – Durée : 100 minutes – Réal. : Olivia M. Lamasan – Int. : Jake Cuenca, Aga Muhlach, Angel Locsin, Dante Riverro, Carmi Martin, Leo Rialp – Contact : ABS-CBN Film Productions (Philippines) | Horaires / Versions / Classement : Côte-des-Neiges
Résumé
Seuls les souvenirs de temps meilleurs retiennent Emman Toledo, autrefois danseur. Mais aujourd’hui la vie lui donne une seconde chance lorsqu’il est engagé par les autorités pour servir de « professeur de danse » au Bal du Gouverneur.
En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.
TRANSFORMERS: DARK OF THE MOON (Transformers 3 : La face cachée de la lune)
SCIENCE-FICTION | États-Unis 2011 – Durée : 153 minutes – Réal. : Michael Bay – Int. : Shia LeBeouf, Patrick Dempsey, Josh Duhamel, John Malkovich, Frances McDormand, John Turturro, Kevin Dunn, Rosie Huntington-Whiteley – Dist. : Paramount | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement | Sortie : 29 juin 2011
Résumé
Afin de découvrir les secrets d’un vaisseau spatial caché sur la lune, une lutte acharnée s’engage entre les Autobots et les Decepticons. Troisième partie de la série Transformers.
En quelques mots
Depuis près de trente ans, des compagnies de jouets japonaises et américaine Hasbro ont constitué un filon remarquable avec ces Transformers qui ont la possibilité de prendre mécaniquement une autre apparence et des pouvoirs. Des séries télé, des livres puis finalement des productions cinématographiques sous la gouverne de Steven Spielberg et réalisés par Michael Pearl Harbor Bay. On retrouve dans cette troisième partie les manies de Michael Bay qui, tout en sachant construire un plan, une scène et même une séquence par exemple ici celle du gratte-ciel qui s’incline, la mine le plus souvent en poussant trop haut le volume sonore et la surcharge visuelle. Il laisse cependant ses acteurs secondaires chevronnés, Turturro, McDormand et Malkovich, faire preuve d’un deuxième degré dans leur jeu et de donner ainsi des clins d’œil à des spectateurs offusqués par le cyclone informatique de ce jeu vidéo grand écran. >> Luc Chaput
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