30 juin 2011
ILLÉGAL
DRAME SOCIAL | Belgique / France / Luxembourg 2010 – Durée : 90 minutes – Réal. : Olivier Masset-Depasse – Int. : Anne Coessens, Alexadre Gontcharov, Milo Masset-Depasse, Olga Zhdanova, Natalia Belokonskaya – Dist. : Axia | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien
Résumé
Tania et Ivan, son fils de 14 ans, sont russes et vivent clandestinement en Belgique depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le fils sont séparés.
En quelques mots
Si le parti pris est clair, laissant le spectateur constamment sur le qui-vive, force est de souligner la façon avec laquelle Olivier Masset-Depasse maîtrise le sujet. Thème brûlant d’actualité si l’en est un, et en l’occurrence casse-gueule si on opte pour la fiction, Illégal s’avère fort convaincant dans ses quelques parties aux apparences de documentaire. Selon leurs convictions, certains spectateurs peuvent réagir autrement au message exprimé, mais on ne peut nier le caractère objectif de l’entreprise, véritable œuvre de conscientisation sociale et politique. En citoyenne illégitime sur la corde raide, Anne Coessens incarne une femme marquée avec une distante application qui traduit admirablement bien la force de caractère du personnage. Car derrière sa froideur, une puissante bombe à retardement prête à exploser à n’importe quel comment. D’autres films comme Welcome, de Philippe Lioret, ont indéniablement traité le sujet avec beaucoup plus de nuance et de sobriété, ce qui n’empêche pas cet Illégal d’être à la hauteur, ne serait-ce que pour la noblesse du propos. >> Élie Castiel
BBUDDAH… HOGA TERA BAAP (Buddah)
COMÉDIE D’ACTION | Inde 2011 – Durée : 117 minutes – Réal. : Poori Jagannath – Int. : Amitabh Bachchan, Sonu Sood, Sonal Chauhan, Hema Malini, Raveena Tandon, Prakash Raj – Dist. : Sana Boutique | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Ancien gangster de Mumbai, Viju retourne dans sa ville après un très long séjour à Paris. La ville indienne est assiégée par une série d’attantats à la bombe orchestrés par un certain Prakash Raaj, cible principale du chef de police de la vie. Viju est peut-être la personne idéale pour régler ce problème.
En quelques mots
Hommage explicite au populaire acteur indien des années 70 Amitabh Bachchan, cette comédie d’action se déroule dans une atmosphère bon enfant, comme le cinéma hindou (jadis on ne l’appelait pas Bollywood) le faisait au cours de cette décennie : mélange d’exploits et de mélodrame, faux raccords, valorisation de la cellule familiale, manichéisme excessif, notion du rachat. La vedette s’en donne à cœur joie et laisse entrevoir d’évidents signes extérieurs de continuité avec une telle pugnacité et une allure si chevaleresque que nous sommes prêts à l’encenser. Le carton final est une véritable déclaration d’amour d’un cinéaste à sans doute l’acteur le plus populaire de cette époque. Superbement jouissif pour les amateurs du genre. >> Élie Castiel
DELHI BELLY
COMÉDIE | Inde 2011 – Durée : 104 minutes – Réal. : Abhinay Deo – Int. : Imran Khan, Vir Das, Kunaal Kapur, Vijay Raaz, Shenaz Treasury – Dist. : Sana Boutique | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Tashi, Arun et Nitin sont colocataires, bons amis, mais ne savent pas comment s’y prendre avec les filles. Par un concours de circonstances, voici qu’ils se retrouvent parmi les membres d’un des pires syndicats du crime.
En quelques mots
Étonnante surprise que celle de ce Delhi Belly, comédie déjantée, audacieuse, d’un humour corrosif, qui se libère avec délectation de tous les codes bollywoodiens. Après le prometteur Game (2011), le deuxième long métrage d’Abhinay Deo illustre de façon encore plus convaincante la démarche iconoclaste du réalisateur : ellipses intentionnelles, cadrages biscornus, caméra parfois documentaire, interprétation spontanée, sens parfait du rythme et de la répartie, syntaxe filmique épurée. Sur le plan narratif, on montre ici que la mondialisation touche la jeunesse indienne urbaine dans son comportement. On s’exprime en anglais la plupart du temps, on s’extasie devant cette liberté de pensée et de mouvement retrouvée, le sexe avant le mariage n’est plus un tabou, la famille a cessé d’être le centre d’intérêt du mouvement social. Mais derrière ces levées d’interdits, des jeunes gens qui cherchent avant tout l’amitié et l’amour à leur façon. D’autre part, le récit d’action s’intègre dans l’ensemble avec une logique circonstancielle. Les victimes coupables tombent une à une, et le tout est présenté avec un humour noir débridé. Car dans Delhi Belly, titre d’autant plus évocateur, il ne s’agit pas vraiment de produit à la sauce Bollywood, mais d’une « nouvelle vague indienne » qui, petit à petit, semble s’emparer du cinéma grand public, particulièrement celui qui s’adresse aux jeunes. Instinctif, coloré et magnifiquement immoral. >> Élie Castiel
LARRY CROWNE
COMÉDIE SENTIMENTALE | États-Unis 2011 – Durée : 98 minutes – Réal. : Tom Hanks – Int. : Tom Hanks, Julia Roberts, Bryan Cranston, Pam Grier, Cedric the Entertainer – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement
Résumé
Se trouvant sans emploi, un homme décide de recommencer sa vie en retournant au collège. Il se lie d’amitié avec ses nouveaux camarades et développe une certaine attirance pour sa professeure d’expression orale.
En quelques mots
L’été dernier, Tom Cruise et Cameron Diaz nous ont offert avec Knight and Day un produit équivalent dans sa minceur scénaristique. Tom Hanks et Julia Roberts ne peuvent surmonter par leur talents de comédiens le côté prévisible de ce scénario dû à Nia « My Big Fat Greek Wedding » Vardalos qui effleure les sujets de la crise économique et des banqueroutes pour se contenter d’une comédie romantique sur les bienfaits de l’instruction ou plus exactement du collège comme lieu de rencontres amicales ou amoureuses. Avec les personnages secondaires assez bien typées, des développements à la Ma petite entreprise auraient pu être envisagés, mais l’on reste au niveau du film meringue dont la saveur s’évade peu de temps après la projection. >> Luc Chaput
MONTE CARLO
COMÉDIE SENTIMENTALE | États-Unis 2011 – Durée : 109 minutes – Réal. : Thomas Bezucha – Int. : Selena Gomez, Kate Cassidy, Andie MacDowell, Leighton Meester, Corey Monteith – Dist. : Fox | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement
Résumé
À la suite d’une méprise, trois jeunes Américaines en voyage à Paris se retrouvent de façon imprévue au milieu de gens fortunés, à Monte-Carlo. En effet, en raison de sa ressemblance frappante, on prend l’une d’elles pour une riche héritière.
En quelques mots
Avant de devenir réalisateur, Thomas Bezucha a travaillé dans le milieu de la mode (Polo/Ralph Lauren). C’est ce qui explique son engouement pour les tenues vestimentaires, ici d’une grande importance malgré son côté superficiel. Si Big Eden (2000) et The Family Stone (2005) ne nous avaient guère emballés au niveau de la mise en scène, le résultat reste aussi peu satisfaisant dans Monte Carlo. Ce film tombe à pic si l’on tient compte des mariages princiers récents (Londres/Monaco). Si l’ensemble paraît fleur bleue, se montre peu avare de clichés, présente les lieux filmés en allure de carte postale et propose une morale des plus conservatrices, force est de souligner que la complicité entre les trois principales comédiennes est des plus rassembleuses, voire même touchante. Il est indéniable que le film a été conçu pour la petite amie de Justin Bieber, idole de l’heure des jeunes filles qui rêvent encore au prince charmant. Sur ce plan, avouons tout de même que Selena Gomez arrive à nous charmer, même si au fond, c’est Leighton Meester qui vole la vedette par son jeu solide et émouvant. >> Élie Castiel
LE SENS DE L’HUMOUR
COMÉDIE | Canada [Québec] 2011 – Durée : 110 minutes – Réal. : Émile Gaudreault – Int. : Michel Côté, Benoît Brière, Louis-José Houde, Anne Dorval, Sonia Vachon, Éveline Gélinas – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement | Sortie : 6 juillet 2011
Résumé
Deux humoristes inconnus ridiculisent, sans le savoir, un tueur en série dans une petite localité du Saguenay. Afin d’échapper au courroux du psychopathe, le duo doit lui enseigner l’art d’être comique.
En quelques mots
Au début du film , la musique de FM Le Sieur rend un hommage discret à La Marche funèbre d’une marionnette de Charles Gounod, qui était la musique de la télésérie Alfred Hitchcock Presents. Mélange d’humour noir et de spectacle d’humour facile, le scénario d’Émile Gaudreault et de Benoît Pelletier met en scène plusieurs personnages qui sont plus ou moins les jouets d’un autre. Roger est sous l’emprise d’un père acariâtre qui le brime. L’humoriste flagorneur contrôle plus ou moins la vie de son confrère cynique qui a moins de succès sur scène et les deux deviennent les guignols du souffre-douleur du village. La mise en scène de Gaudreault atténue les possibilités d’humour noir du texte et Michel Côté en ramenant une variation du personnage du ver de terre de Cruising Bar rend encore plus improbable l’aspect sanguinaire de ce Roger. Brière et Houde lui donnent habilement la réplique mais c’est Sonia Vachon, dans le rôle de l’épouse dépressive, qui remporte la palme de cette comédie qui aurait être bien meilleure si elle avait été plus noire à certains moments. >> Luc Chaput
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