En couverture

Semaine du 9 au 15 septembre 2011

8 septembre 2011

LE FILM DE LA SEMAINE …

COTEAU ROUGE
COMÉDIE DRAMATIQUE | Canada [Québec] 2011 – Durée : 85 minutes – Réal. : André Forcier – Int. : Céline Bonnier, Roy Dupuis, Gaston Lepage, Louise Laparé, Mario Saint-Amand, Paolo Noël – Dist. : Atopia | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien Cinéma du ParcCineplex Divertissement

Résumé
Sur la Rive-Sud de Montréal, les déboires tragicomiques d’une famille excentrique qui tente de survivre aux aléas de l’existence.

En quelques mots
Prenant racine dans un quartier que le réalisateur connaît bien puisqu’il y habite  directement ou dans les environs depuis longtemps,  ce dernier film d’André Forcier retrouve la truculence de ses débuts jouant  entre le réel et l’imaginaire d’une façon plus simple. On pourrait même voir dans la fable de la mère esturgeon un retour aux sources claniques amérindiennes qui irriguent aussi l’imaginaire québécois. C’est pourtant à un attaque diversifiée sur la gentrification de plusieurs quartiers ouvriers du Québec qui sous-tend cette œuvre du réalisateur de L’Eau chaude, l’eau frette. Au faux semblant des publicités  du promoteur, répond directement la comédie de sa femme qui, nantie d’une mère porteuse très originale, joue parfaitement à la femme enceinte en proie à de nombreux maux. Se place en opposition à ce couple une famille  ancrée depuis longtemps dans le quartier et qui trouvera divers moyens pour répondre de manière originale à ces tentatives d’appropriation de territoire. L’humour est très diversifié et les nombreux acteurs s’y donnent à cœur joie, épaulant le réalisateur dans cette chronique fantaisiste sur la solidarité.  >> Luc Chaput

AUTRES SORTIES EN SALLE …

BUCKY LARSON: BORN TO BE A STAR
COMÉDIE | États-Unis 2010 – Durée : 96 minutes – Réal. : Tom Brady – Int. : Edward Herrmann, Don Johnson, Christian Ricci, Nick Swardson – Dist. : Columbia | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Lorsqu’un jeune homme naïf apprend que ses parents sont d’anciennes célébrités du milieu de la pornographie, il se rend à Hollywood avec l’intention de devenir la prochaine vedette du cinéma pour adultes.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

CONAN THE BARBARIAN (Conan le barbare)
AVENTURES FANTASTIQUES | États-Unis 2011 – Durée : 113 minutes – Réal. : Marcus Nispel – Int. : Leo Howard, Stephen Lang, Rose McGowan, Ron Perlman, Said Taghmaoui, Rachel Nichols, Jason Momoa – Dist. : Alliance / Equinoxe | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Marqué dans sa jeunesse par le massacre des habitants de son village et le meurtre de son père par des mercenaires d’un seigneur sanguinaire, Conan le barbare a enfin l’occasion d’apaiser sa soif de vengeance.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

LA CONQUÊTE
SATIRE POLITIQUE | France 2011 – Durée : 110 minutes  – Réal. : Xavier Durrigner – Int. : Denis Podalydès, Bernard Le Coq, Florence Pernel, Samuel Labarthe, Hippolite Girardot – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC –  Cinéma  BeaubienCineplex Divertissement

Résumé
En mai 2007, Nicolas Sarkozy est élu président de la République française. Derrière cette victoire, des jeux de coulisses, une lutte sans merci contre son rival Dominique de Villepin, mais surtout, un appétit insatiable pour le pouvoir.

En quelques mots
La distinction entre documentaire, reportage et fiction devient de plus en plus floue. La Conquête en est un exemple frappant. Si comme l’affirme le scénariste Patrick Rotman, tout est vrai à 99% .Est-ce pourtant réel ou réaliste puisque très ciblé dans son propos? Dans le film, Cécilia,  épouse de Nicolas Sarkozy, lui propose de jouer à fond les médias ce que le candidat Nicolas fait avec délectation et surenchère  et sa femme se détache finalement de lui ne voulant plus voir sa vie étalée au grand jour. L’idée de départ des scénaristes est bonne : jouer par flashbacks sur l’abîme entre l’homme qui gagne le prix qu’il voulait entre tous et perdant en même temps sa plus fidèle alliée. L’incarnation des acteurs dans leurs personnages est surprenante d’exactitude et l’on se délecte des jeux de mots vaches qui surgissent à tout moment. Malheureusement, le scénario nous promène surtout  dans le cénacle présidentiel, ministériel et médiatique  Le film sort rarement de cet environnement et contrairement à Primary Colors, le regard interrogateur du bénévole ou du citoyen n’est pas intégré  et l’on reste donc très loin du point de vue  historique de The Queen qui montrait comment la monarchie britannique a dû récemment  montrer un visage plus humain pour consolider sa pertinence.  >> Luc Chaput

CONTAGION
DRAME D’ANTICIPATION | États-Unis / Canada 2011 – Durée : 119 minutes – Réal. : Steven Soderbergh – Int. : Matt Damon, Marion Cotillard, Laurence Fishburne, Kate Winslet, Jude Law – Dist. : Warner | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
La lutte contre une épidémie qui fait des ravages à l’échelle mondiale soulève des défis complexes pour les scientifiques, les médias et les politiciens.

En quelques mots
En quelque sorte, c’est un peu par défaut que le nouveau film de Steven Soderbergh fait écho au très esthétique et fascinant Blindess de Fernando Meirelles car ici aussi, il s’agit aussi d’une autre sorte d’épidémie qui s’abat sur la population mondiale à une vitesse alarmante. Sujet grand public que Soderbergh manipule avec une dextérité débarrassée des poncifs hollywoodiens et des éléments narratifs qui s’y rattachent. Ce qui frappe le plus dans Contagion, c’est avant tout que le film va droit au but et ne s’embarrasse guère d’hésitations ou de formules incertaines. Cela se voit dans sa mise en scène qui passe d’une réalité à l’autre sans crier gare, comme s’il s’agissait d’un reportage télévisuel, spontanée, mécanique, astucieusement saccadée et chose bizarre, dans son humour d’une couleur triste, grise, intentionnellement à peine perceptible. Alimenté par la partition musicale palpitante de Cliff Martinez, à qui l’on doit, entre autres, la trame sonore de Drive (très bientôt à l’écran), le nouveau Soderbergh pèche cependant par excès de zèle : le ton alarmiste, soutenu par une réalisation d’une incroyable et époustouflante efficacité, pourrait agacer certains, pour ne pas dire la majorité. Nul doute que Contagion est un brillant exercice mainstream qui sans aucun doute déconcerte, désoriente et inquiète sur l’état actuel des choses, mais c’est justement là que réside sa grande originalité. Conscient toutefois des conséquences que le film pourrait avoir sur une grande partie du public, Soderbergh se permet (à tort) une finale maladroite, à la limite de l’improbable, brisant en partie le côté jouissivement schizophrène de l’ensemble. Il n’en demeure pas moins que malgré ce léger dérapage qui n’arrive qu’à la toute fin, Contagion est une de ses plus brillantes réalisations.  >> Élie Castiel

CREATURE
SUSPENSE D’ÉPOUVANTE | États-Unis 2010 – Durée : 93 minutes – Réal. : Fred M. Andrews – Int. : Mehcad Brooks, Dillon Casey, Amanda Fuller, Sid Haig, Serinda Swan, Aaron Hill, Lauren Schneider – Dist. : Hand Picked Films | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Intrigués par une légende locale, trois couples s’arrêtent camper près d’un marais louisianais censé abriter un monstre mi-humain, mi-reptilien. Ce qu’ils croyaient être une vulgaire arnaque touristique s’avère bientôt un véritable cauchemar.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

DE VRAIS MENSONGES (Beautiful Lies / Full Treatment)
COMÉDIE SENTIMENTALE | France 2010 – Durée : 105 minutes – Réal. : Pierre Salvadori – Int. : Audrey Tautou, Sami Bouajila, Nathalie Baye, Judith Chemia, Daniel Duval – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma BeaubienCineplex Divertissement

Résumé
Préoccupée par l’état d’abandon de sa mère à la suite d’une séparation, une jeune propriétaire d’un salon de coiffure ne se doute pas de l’intérêt qu’elle suscite chez un de ses employés qui est trop timide pour lui avouer son amour.

En quelques mots
Il faut reconnaître que quel que soit notre avis sur De vrais mensonges, Pierre Salvadori assume son côté de réalisateur mainstream avec grâce et intelligence. Bénéficiant de la présence de comédiens chevronnés, dont une Audrey Tautou magnifique, entourée d’un Sami Bouajila qui se débrouille assez bien dans un rôle à contre-emploi et d’une Nathalie Baye qui de film en film nous surprend, le cinéaste de la « comédie sentimentale légère » nous offre ici un petit puzzle agréable et surtout adroit sur l’amour, le désamour et les relations mère/fille. Si quelques séquences dérapent (notamment celles à l’intérieur du salon de coiffure), d’autres (les plus intimes, donnant droit à de brillants face-à-face) surprennent toutefois par leur petit côté magique. Film aussi sur les faux-semblants et sur les aspérités de l’affectif, De vrais mensonges est en fin de compte une bouffée d’air frais essentielle par les temps qui courent.  >> Élie Castiel

LOOSE CANNONS (Mine vaganti)
COMÉDIE DRAMATIQUE | Italie 2010 – Durée : 110 minutes – Réal. : Ferzan Özpetek – Int. : Riccardo Scamarcio, Alessandro Preziosi, Nicole Grimaudo – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Lorsque le benjamin d’une famille propriétaire d’une célèbre fabrique de pâtes veut profiter d’un dîner pour révéler son homosexualité, son frère aîné prend la parole avant lui et déclare quelque chose qui bouleverse la famille.

En quelques mots
Cinéaste d’origine turque installé en Italie, Ferzan Özpetek s’est fait une spécialité dans la comédie italienne, particulièrement celle tournant autour de la famille de la petite bourgeoise, celle par qui les scandales arrivent. Ici, le problème familial est d’une grande complexité puisqu’il s’agit de la révélation de l’homosexualité des deux possibles successeurs d’un petit empire familial. Usant d’un humour très particulier fait de demi-teintes, de rationalités subversives et de caresses impulsives, Loose Cannons est un défi aux traditions excessives, un hymne à la différence, une prise de position sociale qui prend des allures politiques puisqu’il est question de non-dits, de secrets cachés et de choix souhaités. Mais c’est surtout dans les scènes de groupe que le cinéaste excelle. Ici, comme dans Tableau de famille (Le fati ignoranti, 2001) et notamment Saturno contro (2007), Özpetek déploie une savoir-faire indéniable offrant à la caméra l’occasion de filmer les corps avec un lyrisme souverain et une ambivalence soutenue, entre la décontraction, l’intrusion intime et l’impulsion instantanée, n’épargnant personne sur son passage. Un très beau film à thématique gaie servi par des comédiens sincèrement inspirés.  >> Élie Castiel

MERE BROTHER KI DULHAN (My Brother’s Bride)
COMÉDIE ROMANTIQUE | Inde 2011 – Durée : 145 minutes – Réal. : Ali Abbas Zafar – Int. : Imran Khan, Katrina Kaif, Ali Zafar, John Abraham, Arfeen Khan – Dist. : Sana Boutique | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Un jeune tente d’arranger un mariage pour son frère, mais très vite il s’aperçoit qu’il est lui-même tombé amoureux de la future fiancée.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

WARRIOR (Guerrier)
DRAME SPORTIF | États-Unis 2011 – Durée : 140 minutes – Réal. : Gavin O’Connor – Int. : Joel Edgerton, Tom Hardy, Jennifer Morrisson, Nick Nolte – Dist. : Alliance / Equinoxe | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
À son retour de guerre, un ex-soldat s’entraîne pour faire carrière dans les combats ultimes, avec l’aide de son père, ancien boxeur. Il ignore que son frère aîné accumule les victoires dans ce sport et qu’il lui faudra un jour l’affronter.

En quelques mots
C’est surtout à la fin, lors de la confrontation entre les deux frères combattants que le film de Gavin O’Connor déploie toute sa signification; essence dont les recours à l’affect nous entraînent dans un espace d’émotion rarement atteint. Dans ce combat inusité, nous sommes les témoins d’un face-à-face majestueux où dominent des émotions aussi humaines que paradoxales : envie, haine, jalousie, amour, réconciliation. La finale aussi bien prévisible qu’irréprochable atteint sa catharsis comme dans une tragédie grecque, donnant aux protagonistes l’occasion de se réconcilier avec les sentiments les plus essentiels de l’existence. On soulignera la rigueur de la mise en scène, d’une étonnante virtuosité, juxtaposant les séquences de combats et celles de joutes psychologiques avec un sens de la transition remarquable. L’interprétation de tous le comédiens finit par nous surprendre et bousculer notre âme; tout particulièrement celle de Nick Nolte qu’on n’avait pas vu aussi alerte et émouvant depuis longtemps. Dans le domaine du cinéma grand public, Warrior est une totale réussite. Chapeau! >> Élie Castiel

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.