LE FILM DE LA SEMAINE …

LE VENDEUR
CHRONIQUE SOCIALE | Canada [Québec] 2011 – Durée : 107 minutes  – Réal. : Sébastien Pilote – Int. : Gilbert Sicotte, Nathalie Cavezzali, Pierre Leblanc, Pierre Mailloux, Jérémie Tessier – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement

Résumé
Un veuf, âgé de 67 ans, suit sa routine quotidienne de vendeur de voitures sans trop se poser de questions jusqu’à ce qu’un drame personnel le frappe durement.

En quelques mots
Marcel Lévesque mène une vie réglée comme du papier à musique  entre son logement coquet  situé en face de son lieu de travail. Affable, grand-père attentionné, employé vedette de ce concessionnaire automobile, il réussit malgré les aléas de la crise économique à vendre ces grosses autos, véhicules emblématiques du modèle économique  occidental. Déjà, dans son court métrage Dust Bowl Ha! Ha!, Sébastien Pilote avait montré  dans des tons gris l’effet de la récession sur une famille ouvrière du Saguenay. Ici, dans une photographie lumineuse de Michel La Veaux  qui  met en valeur à la fois les intérieurs et la blancheur des voisinages enneigés, le scénariste-réalisateur nous fait côtoyer, par le biais de l’entregent bonhomme de son personnage principal, les divers aspects d‘une communauté  vue à travers ses conflits sociaux mais aussi ses réunions de groupe toujours filmées à hauteur d’homme.  En donnant à un client  le nom de François Paradis, Pilote  souligne discrètement l’évolution de notre société depuis le roman de Louis Hémon. Gilbert Sicotte, par son interprétation remarquable d’un homme qui continue à bien faire ce pourquoi il croit exister, ancre ce portrait régional aux multiples aspects  universels.  >> Luc Chaput

AUTRES SORTIES EN SALLE …

IMMORTALS (Les Immortels)
AVENTURES MYTHOLOGIQUES | États-Unis 2011 – Durée : 110 minutes – Réal. : Tarsem Singh – Int. : Henry Cavill, Steven Dorff, Freida Pinto, Mickey Rourke, John Hurt, Luke Evans – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
À la tête de ses hordes, un roi barbare se propose de libérer les Titans, autrefois vaincus et enchaînés par Zeus. Seul le héros Thésée se dresse devant lui avec quelques guerriers. Les dieux de l’Olympe, liés par leurs lois, ne peuvent intervenir.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

J. EDGAR
DRAME BIOGRAPHIQUE | États-Unis 2011 – Durée : 137 minutes – Réal. : Clint Eastwood – Int. : Leonardo DiCaprio, Naomi Watts, Judi Dench, Armie Hammer – Dist. : Warner | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement

Résumé
De 1924 à sa mort, en 1972, J. Edgar Hoover dirige le FBI, organisation socialement crainte, vouée à la lutte au communisme et au respect de la loi américaine. Mais la vie intime et publique de ce personnage intraitable cache quelques secret.

En quelques mots
Le pari de Clint Eastwood est gagné même s’il s’agit ici d’un film moins achevé que ses précédents. Le va-et-vient entre les différentes époques du règne Hoover finit non seulement par agacer, mais provoque également des déconvenues sur le plan de la mise en scène, parfois trop appuyée. Nous devons par contre saluer la magnifique création d’atmosphère et le jeu brillant et inspiré de tous les comédiens, notamment celui de Leonardo DiCaprio, majestueux. Les maquillages, néanmoins, manquent de crédibilité et paraissent parfois ridicules. Sur le plan narratif, certains pourraient reprocher à Eastwood sa prise de position vis-à-vis d’un personnage politique contestable dont les codes moraux traditionnels ont produit de nombreuses victimes. Peu est évoqué sur sa vie privée, en l’occurrence fort controversée. Le cinéaste se concentre surtout sur ses agissements politiques et sa relation œdipienne avec sa mère. Et en tentant de le réhabiliter aux yeux de l’Histoire, Eastwood affiche avec audace et détermination sa propre ambiguïté idéologique.  >> Élie Castiel

JACK AND JILL (Jack et Jill)
COMÉDIE | États-Unis 2011 – Durée : 91 minutes – Réal. : Dennis Dugan – Int. : Adam Sandler, Al Pacino, Katie Holmes, Dana Carvey, Allen Covert – Dist. : Columbia | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement

Résumé
À l’occasion de la fête de l’Action de grâce, un homme accueille avec réticence sa sœur jumelle, une femme complètement à l’opposé de sa personnalité.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

LIKE CRAZY
DRAME SENTIMENTAL | États-Unis 2011 – Durée : 90 minutes – Réal. : Drame Doremus – Int. : Felicity Jones, Anton Yelchin, Jennifer Lawrence – Dist. : Paramount | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Deux étudiants, l’un américain, l’autre britannique, tombent follement amoureux dans un collège de Los Angeles. Séparés contre leur gré, ils tentent par tous les moyens de préserver leur amour malgré la distance qui les éloigne.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES

MA PART DU GÂTEAU (My Piece of the Pie)
COMÉDIE DRAMATIQUE | France 2011 – Durée : 109 minutes  – Réal. : Cédric Klapisch – Int. : Gilles Lellouche, Karin Viard, Audrey Lamy, Jean-Pierre Martins, Zinedine Soualem – Dist. : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement

Résumé
Une ouvrière se retrouve au chômage lorsque son usine ferme. Elle réussit à se dénicher un emploi de femme de ménage chez un riche financier sans savoir qu’il est responsable de son licenciement.

En quelques mots
D’un côté les riches, de l’autre les pauvres, les honnêtes gens d’un bord et les salauds de l’autre, ceux qui travaillent et ceux qui ne font rien. À défaut d’une maîtrise dans la structure et la composition des séquences, cette dualité poussive de la pensée ne peut donner que des résultats encombrants. Klapisch y échappe de justesse; au fond, il présente sa critique (pas assez) vitriolique des temps nouveaux avec aplomb et une conviction par moments naïve. Mais à une époque où la puissance corruptrice de l’argent et les codes parfois dévastateurs du virtuel rendent les relations humaines et le réel à la limite de l’impossible et de l’insupportable, force est de souligner qu’un film comme celui de Klapisch arrive juste à point. Car au fond, malgré les faiblesses dans la réalisation et le ton désabusé du propos, Ma part du gâteau est agréablement réussi, notamment dû à la présence de comédiens solidement inspirés.  >> Élie Castiel

MARGIN CALL
DRAME SOCIAL | États-Unis 2011 – Durée : 106 minutes  – Réal. : J.C. Chandor – Int. : Kevin Spacey, Paul Bettany, Jeremy Irons, Demi Moore, Stanley Tucci – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
New York, 2008. À l’aube du pire krach boursier des États-Unis, une banque d’investissements réputée ne dispose que de 24 heures pour éviter la faillite. Ses dirigeants doivent alors faire des choix douloureux.

En quelques mots
Le jeune réalisateur J.C. Chandor a grandi dans le milieu de la finance, son père ayant travaillé pendant des décennies pour la défunte Meryll Lynch. D’un sujet aride à l’extrême, il a créé une histoire profondément humaine menée par une galerie de personnages qui suent le vrai et portée d’excellents interprètes. Chandor a choisi sagement d’éviter les clichés des requins de la finance dépourvus de scrupules pour nous en montrer des facettes plus complexes. Il en profite pour critiquer le système dans son ensemble. Si les banquiers sont coupables d’avidité, la société nord-américaine, goinfrée de fric et de confort, l’est aussi. « Regarde bien » affirme à Peter son patron Will Emerson (Bettany), « si on s’en sort, ils vont tous nous féliciter en nous disant qu’on est les meilleurs ». Avec son carnaval de vedettes, Margin Call n’a rien du film indépendant typique. Il l’est pourtant, mêlant la finesse de dialogues éloquents sans être verbeux à une direction irréprochable et à une cinématographie brillante. Des paillettes, cela oui, mais surtout du talent.  >> Anne-Christine Loranger

MELANCHOLIA
DRAME | Danemark / Suède / France 2011 – Durée : 135 minutes – Réal. : Lars von Trier – Int. : Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, John Hurt, Charlotte Rampling, Kiefer Sutherland – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma du Parc (dès le 18 novembre 2011) – Cinéma Parallèle – Cineplex Divertissement

Résumé
Pendant que la planète Melancholia se rapproche rapidement de la Terre, faisant craindre le pire, un couple de jeunes mariés arrive en retard à la fête qui suit la noce. La mariée lunatique cache mal sa fébrilité.

En quelques mots
Oubliant la controverse cannoise, soyons objectif envers le nouveau film de Lars von Trier, d’une beauté plastique éprouvante, sidérante, un véritable tour de haute voltige. Après l’incandescent Antichrist, le cinéaste revient à une mise en scène plus claire (notamment dans la première partie), d’une sobriété et d’une sophistication exemplaires, transcendant le genre mélodramatique avec un étonnant sens de la litote et de l’apothéose. Le cinéaste aborde des thèmes humains universels comme le mariage, la famille, les complexités des attentes et des compromis, le cynisme ambiant, le désespoir et l’incontournable faiblesse de l’individu avec une dérision soutenue et un goût pour l’irréductible. Et il y réussit grâce surtout à une mise en scène inventive, sentie, vigoureuse, et dont les diverses manifestations produisent une intéressante analyse sur le sens de la Nature et de l’Existence. Le premier chapitre étonne, séduit, s’avère une vraie leçon de cinéma. La deuxième, plus ésotérique, surprend et nous donne droit à une fin de monde d’une beauté à la fois cruelle et magistrale. Et derrière tout cela, une Kirsten Dunst et une Charlotte Gainsbourg simplement impressionnantes.  >> Élie Castiel

LE NOËL DE WALTER ET TANDOORI
ANIMATION | Canada [Québec] 2011 – Durée : 87 minutes  – Réal. : Sylvain Viau – Voix : Benoît Brière, Bianca Gervais, Rick Jones, Benoît Rousseau, Michel Courtemanche – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Les aventures de Walter, ingénieur et recycleur, pour sauver le village de Trois-Montagnes contre les spéculations de Bill Counter, homme d’affaires ambitieux. Tandoori, un poulet à l’accent indien, se joindra à Walter.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES

ROCKSTAR
COMÉDIE DRAMATIQUE MUSICALE | Inde 2011 – Durée : 160 minutes – Réal. : Imtiaz Ali – Int. : Ranbir Kapoor, Shammi Kapoor, Nargis Fakhri, Shikha Jain – Dist. : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Élevé à l’intérieur d’une famille de la classe moyenne de Delhi, Janardan caresse le rêve de devenir vedette du rock, à l’instar de son idole Jim Morrison. Mais autour de lui, il n’obtient que moqueries et humiliations.

En quelques mots
Étrange film bollywoodien que ce Rockstar, mélange de mélodrame et de pseudo-biographie musicale. Le côté mélo s’accorde convenablement avec les ingrédients du genre et se permet même quelques libertés quant aux comportements des personnages. Le baiser sur la bouche n’est plus un tabou, l’infidélité non plus, seul compte le désir pur et l’amour inconditionnel. Côté bio, la critique sociale est acerbe et s’inscrit dans une éthique selon laquelle le succès a toujours un prix. Ranbir Kapoor plonge tête la première dans un registre varié et exigeant, et la très belle et sensuelle Nargis Fakhri prouve qu’elle a un sacré talent. Et pour les connaisseurs, le plaisir de voir une dernière fois le célèbre Shammi Kapoor dans son ultime rôle à l’écran, peu de temps avant sa mort.  >> Élie Castiel

UN BAISER PAPILLON
COMÉDIE DRAMATIQUE | France 2011 – Durée : 106 minutes  – Réal. : Karine Silla Perez – Int. : Cécile de France, Nicolas Giraud, Valéria Golino, Jalil Lespert, Vincent Perez, Elsa Zylberstein – Dist. : Axia | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement

Résumé
Quelques personnages tentent de survivre aux affres du destin.

En quelques mots
Il y a celle qui désire un enfant plus que tout au monde. Celle qui finit par annoncer à sa famille qu’elle est atteinte d’une maladie incurable et qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre. Et finalement, une infirmière étouffe dans sa vie de mère et d’épouse. Sans boulier celui qui n’arrive pas à  se fixer. Il s’agit ici d’un film choral dans le sens le plus superficiel du terme. N’est pas Robert Altman qui veut! Dommage, car les bonnes intentions de Karine Silla Pérez s’estompent dans une mise en scène bancale, peu inventive, saupoudrée de bons sentiments, bénéficiant toutefois de la présence de comédiens convaincants qui se démènent du mieux qu’ils peuvent. >> Élie Castiel

THE WAY
DRAME | États-Unis / Espagne 2010 – Durée : 121 minutes  – Réal. : Emilio Estevez – Int. : Martin Sheen, Deborah Kara Unger, Yorick van Wageningen, Ángela Molina, Emilio Estevez – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Un médecin se rend en France afin de récupérer la dépouille de son fils mort accidentellement. Il se joint alors à un groupe de pèlerins en route vers Compostelle afin de terminer le périple entrepris par son enfant et ainsi lui rendre hommage.

En quelques mots
Hommage à la région d’où venait le grand-père Estevez, ce film, tourné en décors naturels et chronologiquement,  reprend plusieurs des thèmes des nombreuses oeuvres sur ce pèlerinage vers Compostelle qui a cours  depuis plus de mille ans. Martin Sheen interprète avec doigté cet ophtalmologiste bourru qui entreprend malgré lui un itinéraire où les confidences entre  ces  marcheurs devenus amis apparaissent plutôt convenues. On est loin de La Voie lactée de Buñuel, magistral cours d’histoire théologique.  >> Luc Chaput