GOD OF CARNAGE

COMÉDIE DRAMATIQUE | Auteur : Yasmina Reza – Traduction : Christophe Hampton, d’après Le Dieu du carnage, de Reza – Mise en scène : Roy Surette – Comédiens : Mark Camacho (Michael Novak), Ellen David (Veronika Novak, Marcel Jeannin (Alan Raleigh), Janine Therialut (Annette Raleigh) – Éclairages : Peter Spike Lyne – Costumes : Michael Eagan | Représentations : Jusqu’au 4 décembre 2011, au Centaur.

Résumé
Michael et Veronica reçoivent Alan et Annette, parents d’un jeune garçon qui, au cours d’une dispute, a frappé au visage leur fils du même âge. De bonne éducation, les deux couples ont décidé de cette entrevue pour régler l’affaire sans créer des histoires. Ce qui commence par une discussion agréable et civilisée se transforme petit à petit en une allégorie de la conditition humaine.

Appréciation
Dès que la pièce débute, nous sommes frappés par les éclairages de Peter Spike Lyne et les décors et costumes de Michael Eagan. L’ensemble scénique donne déjà un ton et établit d’emblée les classes sociales qui vont se disputer une joute à la fois vicieuse et désemparée à n’en plus finir. De fil en aiguille se tissent les diverses manifestations du comportement humain, ses dérives, ses passions, ses frustrations, ses envies, ses jalousies, et par la même occasion, ses contradictions. On se bat et on se reprend. L’esprit fait parfois défaut, mais on se ressaisit. On se perd et on se raccroche. Reza jette un regard non seulement sur la famille, mais aussi sur l’individu, sur la procréation, sur nos rapports à l’autre, sur la physicalité, sur le corps en perdition. Jamais personnages n’auront autant bougé, gesticulé, erré, crier, s’appitoyer, se consoler. La mise en scène, sobre et élégante à la fois utilise l’espace avec brio et incandescence. Et pour apaiser les esprits, Roy Surette opte pour le comique grave. Il gagne son pari. Plus que beaux, les comédiens sont sincères, naturels, provoquant un jeu de miroir avec les spectateurs puisqu’il s’agit d’une pièce où il est question de chacun d’entre nous.

En attendant le 23 décembre, jour de sortie de Carnage, l’adaptation cinématographique de Roman Polanski, avec en vedette, Jodie Foster, Kate Winslet, Christopher Waltz et John C. Reilly.  >> Élie Castiel