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Semaine du 6 au 12 janvier 2012

6 janvier 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

CARNAGE
SATIRE SOCIALE | Origine : France / Allemagne / Pologne / Espagne – Année : 2011 – Durée : 80 minutes  – Réal. : Roman Polanski – Int. : Jodie Foster, John C. Reilly, Kate Winslet, Christoph Waltz – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Excentris

Résumé
À la suite d’une bagarre entre leurs enfants respectifs, des parents se rencontrent afin de régler le conflit à l’amiable. Mais les échanges cordiaux se transforment rapidement en propos cinglants.

En quelques mots
Polanski opère par des jeux de caméra si subtils qu’on les oublie au milieu de l’insupportable tension qui se bâtit à vue d’œil entre ces quatre individus qui se prennent au sérieux. Si John C. Reilly se cantonne dans ce qu’il connaît, Christopher Waltz, en avocat envahissant et impoli, arbore un machisme corporatif des plus réjouissants. La surenchère qui se développe entre les deux hommes, l’un engraissant ses invités pour mieux les dévorer tandis que l’autre assomme son monde à grands coups d’appels valant des millions, est très bien rendue. Jodie Foster crée un formidable personnage d’hyène humaine rôdant autour des victimes des autres pour mieux apaiser ses frustrations. Elle affronte une Kate Winslet dont le jeu plus flou de panthère bien coiffée reste crédible. Winslet est à son meilleur à l’heure où le masque de Nancy tombe, laissant apparaître une femme brutale et superficielle. « Je me torche avec vos droits humains », lance-t-elle, à moitié saoule. Le moment où, en début de film, ces deux mères prédatrices tentent de créer entre elles un lien « empathique » qui ne les intéresse en rien est une perfection dans le genre. Faut vous dire, monsieur, que chez ces gens-là, on ne vit pas. On triche. >> Anne-Christine Loranger

AUTRES SORTIES EN SALLE …

THE DEVIL INSIDE
(Le Diable en moi)

SUSPENSE D’ÉPOUVANTE | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 80 minutes – Réal. : William Brent Bell – Int. : Suzan Crowley, Fernanda Andrade, Ionut Grama, Evan Helmuth, Bonnie Morgan, Simon Quaterman – Dist. : Paramount | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Une jeune femme se rend en Italie où Maria, sa mère, est enfermée dans un hôpital psychiatrique. Le but de son voyage est de chercher à élucider le mystère entourant l’assassinat perpétré sur trois personnes par sa mère vingt ans auparavant.

En quelques mots
Les quelques premières minutes, sans être tout à fait convaincantes, laissent croire que le reste du film sera supportable. Mais lorsque l’intrigue se transforme en un amalgame peu savant entre Blair Witch Project (Le Projet Blair, 1999), pour le traitement visuel, et The Exorcist (L’Exorciste, 1973), pour ses extravagances horrifiques, cette fiction tournée en mode documentaire se perd dans des dédales d’incompréhensions, se contorsionne autant que les protagonistes, se permet de divulguer des théories théologiques et supertitieuses poussées par les cheveux et s’offre le luxe d’une finale abracadabrante dépassant les limites du Grand-Guignol. On se demande même si les auteurs de cette énorme bavure cinématographique sont conscients de leur escapade vertigineuse sans aucune issue.  >> Élie Castiel

PLAYERS
ACTION | Origine : Inde – Année : 2011 – Durée : 167 minutes – Réal. : Abbas Alibhai Burmawala, Mastan Alibhai Burmawala – Int. : Abishek Bachchan, Sonam Kapoor, Bipasha Basu, Bobby Deol, Omi Vadya, Johnny Level – Dist. : Sana Boutique | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Comptable de jour, voleur de nuit, Charlie reçoit un DVD contenant de l’information sur une importante cargaison d’or qui doit être transportée de la Russie à la Roumanie. Comme la tâche s’avère plus difficile que d’habitude, il implique dans cette affaire son guide et conseiller Victor, en prison, mais toujous aussi actif dans le milieu du crime. Remake bollywoodien du film The Italian Job (L’or se barre, 1969) de Peter Collinson et The Italian Job (Braquage à l’italienne, 2003)

En quelques mots
Les frères Alibhai Burmawala se donnent à cœur joie dans cette version bollywoodienne d’un classique d’action grand public. Ce que l’on note, c’est avant tout l’enthousiasme des comédiens, magnifiquement dirigés, placés dans des situations improbables dont ils semblent savourer chaque instant. Le duo Abbas et Mastan ne recule devant rien, calquant un certain cinéma actuel mainstream avec une belle complicité, un plein de dérision bienvenue et l’énergie farouche de bons élèves. En rusés observateurs, fidèles aux demandes d’un nouveau public local, ils limitent les inserts chants/danses au profit de séquences d’affrontement cocasses, de répliques assassines et de morceaux de bravoure. Sur ce plan, Bollywood semble innover, calquant de plus en plus ses productions sur le cinéma occidental, à moins qu’il ne s’agisse là d’un des effets secondaires de la mondialisation. Fils du grand Amitabh, Abishek Bachchan suit admirablement bien les traces de son père, affichant le même charisme accueillant et une gouaille jouissivement aiguisée. >> Élie Castiel

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