16 mars 2012
TOUTES NOS ENVIES
DRAME | Origine : France – Année : 2011 – Durée : 121 minutes – Réal. : Philippe Lioret – Int. : Vincent Lindon, Marie Gilain, Isabelle Renaud, Yannick Renier, Amandine Dewasmes, Pascale Arbillot, Laure Duthilleul – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement
Résumé
Malgré une maladie incurable qui la mine rapidement, une jeune juge d’instruction s’allie à un collègue expérimenté pour mener un combat judiciaire contre les pratiques douteuses des sociétés de crédit.
En quelques mots
Inspiré du livre D’autres vies que la mienne, d’Emmanuel Carrère, le scénario de Toutes nos envies construit des personnages de fiction, issus de l’imaginaire. Comme c’est souvent le cas, les vies vécues dans les pages écrites ne peuvent toutes êtres transportées à l’écran. Entre autres, ici, les thèmes de l’endettement, de la justice et de la maladie se retrouvent dans le film, apportant pour ainsi dire un élément dramatique convenu. Cela crée des conjonctures intéressantes entre les possibilités que suscite la vie privée et les problèmes qu’engendre la vie publique, des formes à la fois harmonieuses et dissonantes que Philippe Lioret déploie avec une délicatesse contenue et un sens équilibré du rythme dans la mise en scène. Par ailleurs, il bénéficie également de la présence de deux comédiens taillés sur mesure, totalement investis dans des rôles de composition auxquels ils ne sont pas habitués. Si Welcome (2009) était plus abouti, Toutes nos envies demeure tout de même un film auquel on s’accroche. >> Élie Castiel
21 JUMP STREET
COMÉDIE POLICIÈRE | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 109 minutes – Réal. : Phil Lord, Christopher Miller – Int. : Tatum Channing, Jonah Hill, Johnny Depp, Brie Larson, Ice Cuber, Dave Franco – Dist. : Columbia | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Pour démanteler un réseau de trafic de drogues, deux très jeunes policiers retournent sur les bancs d’école. Leur enthousiasme contraste avec leurs qualités professionnelles et l’enquête frôle le désastre.
En quelques mots
En reprenant certains éléments de la télésérie qui fit en 1987 de Johnny Depp une vedette, les scénaristes Michael Bacall et Jonah Hill ont gardé une dose certaine d’ironie dans cette trame des deux copains dépareillés obligés de travailler ensemble. Le film contient de multiples clins d’œil au spectateur lors de courses poursuites parsemées de gags et sur le recyclage de certains éléments scolaires. Les deux interprètes principaux font preuve d’une grande complicité dans cette comédie plutôt vulgaire où Ice Cube s’amuse avec son image de marque. >> Luc Chaput
ALEXANDRO JODOROWSKY — GRAND RECTUM DE L’UNIVERSITÉ DE FOULOSOPHIE
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2011 – Durée : 91 minutes – Réal. : Mathieu Bouchard, François Gourdorowsky – Avec : Alexandro Jodorowski, Pascale Montado, Stéphane Crête, Marcel Sabourin, Armand Vaillancourt – Dist. : Paraloeil | Horaires / Versions / Classement : Excentris
Résumé
Portrait de l’auteur-réalisateur provocateur Alexandro Jodorowski qui, en mars 2011, reçoit le titre de Grand rectum de l’Université de Foulosophie de Montréal, à la suite d’une série d’hommages.
En quelques mots
La semaine de festivités dont il est question dans ce documentaire tendrement underground est l’illustration d’un hommage sincère fait au sauveur du surréalisme, titre autoproclamé par Jodorowsky à ses débuts. François Gourd et son coéquipier Mathieu Bouchard relatent les moments forts d’une carrière délirante marquée du sceau de la liberté. Ils nous convient aussi aux différents endroits où a eu lieu cet émouvant coup de chapeau à l’artiste franco-chilien. Jodorowsky se confie, se rapproche des spectateurs lors de ses prestations sur scène, leur donne des conseils sur l’existence comme s’il s’agissait d’un psychologue de l’âme ou d’un apôtre de la pensée positive. L’auditoire, dont une grande partie composée de soixante-huitards, est ébahi par ses propos. Et revoir quelques images de Fando et Lys (1968) et de El Topo (1970), ou bien encore de La Montagne sacrée (1973) et de Santa sangre (1989) nous rappelle une époque où la folie au cinéma rimait avec création. Toujours aussi jeune et énergique, dans une forme resplendissante malgré ses 83 ans, Jodorowsky ne cesse d’étonner. >> Élie Castiel
L’EMPIRE BOSSÉ
COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2012 – Durée : 95 minutes – Réal. : Claude Desrosiers – Int. : Guy A. Lepage, Claude Legault, James Hyndman, Magalie Lépine-Blondeau, Valérie Blais, Gabriel Arcand – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement
Résumé
Un jeune orphelin réussit à bâtir un gigantesque empire financier et à devenir, au fil des ans, un acteur important dans tous les projets d’envergure et dans tous les scandales du Québec.
En quelques mots
Scénarisé par les auteurs de Camping sauvage et mis en scène par le réalisateur de Dans une galaxie près de chez vous, cette comédie est vue par ses concepteurs comme un rappel satirique des quarante dernières années de la construction de ce qu’on a appelé le Québec Inc. Malheureusement, malgré les efforts de reconstitution d’époque, le film ne fait que souligner certaines apparences de conflit d’intérêt en égratignant tant soit peu au passage certaines personnalités que la plupart des spectateurs auront reconnues. L’interprétation d’ensemble est pourtant assez bonne pour entourer un Guy A. Lepage très moyen. >> Luc Chaput
JEFF, WHO LIVES AT HOME
COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 83 minutes – Réal. : Jay Duplass, Mark Duplass – Int. : Jason Segel, Susan Sarandon, Ed Helms, Judy Greer – Dist. : Paramount| Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
À la suite d’un appel énigmatique, un trentenaire sans emploi erre dans les rues en espérant trouver un sens à ce qu’il considère comme un signe. Au cours de ses pérégrinations, il fait des rencontres inattendues.
En quelques mots
Après le réussi et imprévisible Cyrus (2010), les frères Duplass continuent avec le ton sérieux teinté de parcours comiques. Avec Jeff, Who Lives at Home, le duo propose un film sensible, voire même humaniste, où les thèmes de la filiation, du destin et des rapports conjugaux sont traités avec un esprit bienveillant et une verve généreuse. Même si évoquée avec une retenue exemplaire, la possible relation homosexuelle entre deux personnages féminins n’apporte rien au film. Mais la connivence entre Jason Segal et Ed Helms fait plaisir à voir. Une curiosité qui s’inscrit parfaitement dans le sillon du cinéma américain indépendant. >> Élie Castiel
JIRO DREAMS OF SUSHI
DOCUMENTAIRE | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 83 minutes – Réal. : David Gelb – Avec : Jiro Ono, Takashi Ono, Sukiyabashi Ono – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc
Résumé
Âgé de 85 ans, le chef Jiro Ono partage sa passion pour les sushis en confiant les secrets de son succès. Honoré de trois étoiles Michelin, son modeste restaurant de 10 places y attire les connaisseurs du monde entier.
En quelques mots
Ce portrait d’un cuisinier artiste qui œuvre dans les sous-sols du quartier de Ginza à Tokyo encore arcbouté à 85 ans vers la recherche de la perfection qu’il considère ne pas avoir atteinte, construit aussi un discours sur l’évolution du Japon, sur la nécessité de la transmission des savoirs et les difficultés reliées à l’héritage mais aussi sur les risques inhérents à la surpêche qui rend de plus en plus difficile la dégustation de ces sculptures finement étagées filmées avec révérence par ce cinéaste américain. >> Luc Chaput
MORT SUBITE D’UN HOMME-THÉÂTRE
DOCUMENTAIRE BIOGRAPHIQUE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2011 – Durée : 86 minutes – Réal. : Jean-Claude Coulbois – Avec : Robert Gravel, Alexis Martin, Jean-Pierre Ronfard – Dist. : Les Films du 3 mars | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien
Résumé
Portrait de Robert Gravel, une des plus prestigieuses personnalités du théâtre québécois.
En quelques mots
D‘un documentariste québécois amoureux du théâtre auquel on doit entre autres La naissance d’une messe, ce portrait d’un des rénovateurs québécois dans ce domaine artistique emploie avec bonheur les diverses archives de ce créateur de La Ligue Nationale d’Improvisation montrant la place primordiale de sa relation avec Jean-Pierre Ronfard. Le réalisateur laisse hors-champ les principaux épisodes biographiques de ce rassembleur surnommé Bob par ses divers collaborateurs embarqués dans ces aventures où le risque était souvent présent. Coulbois laisse de côté le travail au cinéma et à la télé de ce grand acteur, Revoir entre autres Pouvoir intime d’Yves Simoneau et Les Mots magiques de Jean-Marc Vallée, son film posthume, permettra à plusieurs d’apprécier l’immensité de ce talent. >> Luc Chaput
NICOSTRATOS LE PÉLICAN
(Nikostratos – Ena xeloristo kalokairi)
COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : France / Grèce – Année : 2011 – Durée : 95 minutes – Réal. : Olivier Horlait – Int. : Emir Kusturica, Genassios Patsis, Valériane de Villeneuve, Thibault Le Guellec, Dinos Pontikopoulos, Stelios Iakovidis – Dist. : Axia | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien
Résumé
Yannis, 14 ans, sauve un jeune pélican de la noyade et l’élève en cachette, à l’insu de son père. Mais au cours de cet été magnifique, le jeune adolescent va découvrir quelque chose qu’il ignorait.
En quelques mots
Primé au tout dernier FIFEM (Festival international du film pour enfants de Montréal), Nicostratos le pélican vaut surtout pour les décors somptueux magnifiquement filmés des îles grecques de Milos et Sifnos. Le récit, prévisible, est parsemé de bons moments qui, le plus souvent, laissent place à la nostalgie et à la mélancolie. Mais nous sommes devant une Grèce purement onirique, hors des problèmes socio-économiques qui l’accablent en ce moment. Dommage qu’il n’ait pas été tourné en grec car la langue d’origine aurait donné plus de crédibilité à ce film où la naïveté l’emporte sur la logique et les bons sentiments sont constamment monnaie courante. Dans le rôle du père, Emir Kusturica prouve de loin qu’il est meilleur réalisateur et le jeune Thibault Le Guellec partage avec le « pélican » en question une amitié attendrissante. Dans l’ensemble, on passe tout de même un agréable moment. >> Élie Castiel
PAYBACK
(La Dette)
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada – Année : 2012 – Durée : 86 minutes – Réal. : Jennifer Baichwal – Avec : Conrad Black, Margaret Atwood, Louise Arbour – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Excentris
Résumé
Chacun doit payer ses dettes. Mais qu’arrive-il lorsque, en raison de sa nature même, une dette ne peut pas être remboursée? Des individus, des États et des multinationales sont aujourd’hui confrontés à cette réalité.
En quelques mots
À partir de l’étude de la célèbre romancière canadienne-anglaise Margaret Atwood Comptes et légendes, la dette et la face cachée de la richesse (Payback – Debt and the Shadow Side of Wealth) qui ausculte l’évolution de la notion d’équité dans ses diverses ramifications culturelles, sa compatriote, la cinéaste Jennifer Baichwal (Manufactured Landscapes), a élaboré un discours parallèle sur la place de la vengeance dans certaines sociétés, l’introduction de l’idée du remboursement à la Terre nourricière pour services rendus et son effet sur l’écologie. Le travail précis de Nick de Pencier, directeur photo et mari de la réalisatrice, est efficacement intégré dans un montage qui relie les divers éléments à première vue disparates et amplifie ainsi la portée du livre. >> Luc Chaput
THE SLUT
(Ha-Notenet)
DRAME PSYCHOLOGIQUE | Origine : Israël / Allemagne – Année : 2011 – Durée : 88 minutes – Réal. : Hagar Ben-Asher – Int. : Hagar Ben-Asher, Ishai Golan, Icho Avital, Yoav Levi, Tsahi Hanan, Stav Yanai – Dist. : Films Distribution (France) | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc
Résumé
Tamar, une belle femme dans la trentaine vit seule avec ses deux fillettes. Ne pouvant refréner son appétit sexuel, elle se donne à plusieurs hommes du village. Jusqu’au jour où Shai, un jeune vétérinaire vient s’installer dans la région.
En quelques mots
Il s’agit ici d’un des films les plus atypiques en provenance d’Israël. Avec The Slut, Hagar Ben-Asher propose une œuvre minimaliste, féminine plutôt que féministe. La femme libre de ses choix et de ses habitudes sexuelles. À tel point qu’on peut supposer que le film ne repose essentiellement que sur cet aspect. Mais au fond, si on se donne la peine de voir de plus près, nous sommes devant une œuvre minimaliste au style discrètement singulier, là où le rythme, les nombreux silences, le milieu exposé et les personnages sont construits selon un modèle délibérément iconoclaste. Elle s’appelle Tamar (rôle joué par la réalisatrice elle-même) et la figure biblique qu’elle évoque se retrouve en fin de compte incapable de nouer de véritables rapports amoureux. La finale, intentionnellement dérangeante et déroutante annonce les couleurs d’une authentique auteure. C’est à ce moment que la cinéaste exprime avec amertume et sans doute abdication l’impossible rapprochement des corps. >> Élie Castiel
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