24 mai 2012
SI TU MEURS, JE TE TUE
DRAME SOCIAL | Origine : France – Année : 2010 – Durée : 95 minutes – Réal. : Hiner Saleem – Int. : Jonathan Zaccaï, Golshifteh Farahani, Billey Demirtas, Özz Nûjen, Mylène Demangeot, Nazmi Kirik – Dist. : FunFilm | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien
Résumé
Philippe vient de sortir de prison ; il rencontre Avdal, un kurde à la recherche d’un criminel irakien. Les deux hommes se lient d’amitié. Avdal rêve alors de rester en France et il a prévu de faire venir à Paris sa fiancée, Siba. Soudain, Avdal meurt.
En quelques mots
★★★
En 2008, Les Toits de Paris nous avait surpris, nous laissant agréablement perplexes. Le nouveau film de Hiner Saleem étonne par sa douce simplicité, ses situations improbables manipulées avec doigté, ses convergences parfois douteuses et ses partis pris exemplaires. Avec Si tu meurs, je te tue, Saleem propose une étude sociale d’une fulgurante humanité où le thème des illégaux transpire par moments en filigrane, laissant planer un regard sur la question tout en nuances. Mais ce qui importe le plus dans toute cette histoire, c’est la relation amoureuse qui s’établit comme un coup de foudre hallucinant entre un petit fraudeur parisien et une jeune femme kurde venue retrouver son fiancé à Paris ; cette situation assez originale est traitée par le cinéaste avec un sens admirable de la litote, incitant les spectateurs à déchiffrer certaines zones d’ombres autant chez les personnages que dans certains événements. Dans cette ville de Paris aussi tentaculaire que multiculturelle, deux êtres à l’opposé l’un de l’autre vont vivre une aventure sentimentale peu probable, sans lendemain, mais qui finit par procurer quelque chose d’indispensable à chacun d’eux (et de nous aussi) : l’art rare et sublime de la rédemption. Dans le rôle de Siba, la jeune actrice iranienne Golshifteh Farahani perce l’écran tant par ses traits de beauté que par sa prestation à la fois sensible et déterminée. >> Élie Castiel
BARRYMORE
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada – Année : 2011 – Durée : 83 minutes – Réal. : Érik Canuel – Avec : Christopher Plummer, John Plumpis – Dist. : The Film Sales (États-Unis) | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Seul sur scène, Christopher Plummer incarne John Barrymore, l’acteur hollywoodien qui a connu la gloire en jouant des rôles shakespeariens. Ce qui ressemble à une répétition se transforme en un monologue intellectuel et percutant entre l’acteur et le personnage.
En quelques mots
★★★
La pièce de William Luce est une fiction plausible car elle montre John Barrymore dans les derniers temps de sa vie à la recherche d’un autre succès. Elle fut créée par Christopher Plummer en 1996 à Stratford puis jouée à Broadway où le comédien gagna un Tony de meilleur acteur pour sa prestation. Plummer y montre de multiples facettes de son talent, passant de la joie à la colère ou au désenchantement, chantant ou imitant des contemporains de Barrymore à la manière de celui-ci. Le cadet des Barrymore fut dans la première moitié du XXe siècle un très grand acteur connaissant de magnifiques fulgurances dans ses Hamlet et Richard III et aussi au cinéma (Dr Jekyll and Mr Hyde, Bill of Divorcement, Dinner at Eight) mais manquant malheureusement de sérieux trop souvent dans son vécu. De nombreux parallèles peuvent d’ailleurs être établis entre les vies de John Barrymore et de Christopher Plummer dont les mémoires très bien écrites In Spite of Myself donnent des pistes. Éric Canuel, par son adaptation et sa mise en scène qui accompagne les échappées de John dans ses souvenirs familiaux ou de voyage, offre à Plummer et à son acolyte, le souffleur, un cadre où leurs talents peuvent se déployer de manière chatoyante. On arrive ainsi à un des paradoxes de l’art dramatique. Il faut un acteur au sommet de son art pour incarner avec tant de subtilité un ancien confrère illustre aux incandescences déclinantes. >> Luc Chaput
CHERNOBYL DIARIES
(Journal de Tchernobyl)
ÉPOUVANTE | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 90 minutes – Réal. : Bradley Parker – Int. : Jesse McCartney, Jonathan Sadowski, Olivier Dudley, Nathan Phillips, Ingrid Bolsø Berdal, Devin Kelley – Dist. : Warner | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
À la recherche de sensations fortes, six jeunes touristes se retrouvent à Pripiat, un site abandonné aux alentours de la centrale nucléaire de Tchernobyl. La mort tragique de leur guide expose les vacanciers à des dangers extrême.
En quelques mots
★★
Le premier long métrage de Bradley Parker, responsable des effets visuels dans une dizaine de productions, entre autres, Fight Club (1999) et The Time Machine (2002), s’avère une assez belle surprise. Dans la catégorie film d’épouvante, Chernobyl Diaries reste prudent dans son approche, évitant le trop apparent, même si on retrouve quelques clichés associés au genre : invraisemblance de certaines situations, côté illogique des personnages, fausses pistes, effets terrifiants. Mais c’est au cours des cinquante dernières minutes que le suspense bat son plein; avant cela, le réalisateur se donne la peine de situer psychologiquement les personnages, chacun avec leurs forces et leurs faiblesses, chose rare dans ce genre de film. En fin de compte, Chernobyl Diaries est une étrange curiosité, véritable film-culte à la sauce-Fantasia et, avec en prime, des comédiens surprenants. >> Élie Castiel
ET MAINTENANT ON VA OÙ ?
(Where Do We Go Now? / Ou halla la weyn?)
FABLE | Origine : France / Liban / Italie / Égypte – Année : 2011 – Durée : 110 minutes – Réal. : Nadine Labaki – Int. : Nadine Labaki, Yvonne Maalouf, Julien Farhat, Claude Baz Moussawbaa, Antoinette Noufailly – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement – Excentris
Résumé
Au Liban, la cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans d’un même village est compromise par l’arrivée de la télévision qui révèle l’existence de conflits religieux ailleurs au pays
En quelques mots
★★★
Si dans le sympathique Caramel (2007), l’actrice-réalisatrice libanaise Nadine Labaki transposait le récit dans une urbanité fébrile et contagieuse où l’humour et le drame se complétaient l’un à l’autre, elle poursuit ici la même démarche en plaçant l’intrigue dans un milieu éloigné, un village perdu en pleine montagne. Lieu intemporel où les deux confessions, l’Islam et la foi chrétienne vivent en parfaite harmonie. Du moins jusqu’à ce qu’éclatent les différents et que chaque partie revendique hostilement ses droits. En fin de compte, ce sont les femmes qui essaient de ramener l’ordre; face à elles, des hommes menés par une adolescence inachevée et par la dictature incontournable de leur virilité. Évocant parfois la comédie du cinéma de l’Europe de l’Est, tant par son étrange saveur que par le côté absurde de certaines situations, Et maintenant on va où? n’en demeure pas moins ancré dans un sillon moyen-oriental qui justement traduit son originalité. Évocant également la tragédie grecque tant par l’utilisation de cours épisodes chantés que par la présentation du destin comme la pierre angulaire qui gère le déroulement de l’existence, le deuxième long métrage de Labaki succombe parfois aux clichés, se torpille par excès de répétitions, mais en fin de compte s’avère une comédie dramatique vivace, colorée et d’une forte dose d’émotion. Le tout mené par des comédiens aussi sublimement naturels que bouleversants. >> Élie Castiel
HYSTERIA
(La Petite Histoire du plaisir)
COMÉDIE | Origine : Grande-Bretagne / États-Unis / France / Luxembourg – Année : 2010 – Durée : 100 minutes – Réal. : Tanya Wexler – Int. : Rupert Everett, Maggie Gyllenhaal, Felicity Jones, Jonathan Price, Hugh Dancy – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma du Parc – Cineplex Divertissement
Résumé
Dans l’Angleterre victorienne, un jeune et séduisant médecin progressiste met au point, avec l’aide d’un ami, une invention afin de soulager ses patientes atteintes d’hystérie féminine : le vibromasseur.
En quelques mots
★ 1/2
Déjà sorti en France en DVD sous le titre on ne peut plus éloquent de Oh My God!, il n’est pas surprenant que cette production de 2010 nous arrive avec deux ans de retard, les distributeurs ayant sans doute hésité à le sortir en salle. Le sujet, avouons-le, inusité, est ici à la merci de situations anodines se voulant coquines, mais le plus souvent tournées dans un esprit parfois peu inventif et terriblement prudent. Tout est calculé à la minute prêt afin de ne pas heurter les esprits trop pudibonds. Tanya Wexler évite néanmoins la pantalonnade gratuite et dirige assez bien les comédiens, tous offrant de très belles prestations, notamment Maggie Gyllenhaal, drôle, courageuse, émouvante, alliant grâce et désinvolture avec un charisme électrisant. >> Élie Castiel
MEN IN BLACK 3
(Hommes en noir 3)
COMÉDIE DE SCIENCE-FICTION | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 106 minutes – Réal. : Barry Sonnenfeld – Int. : Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin, Jemaine Clement, Alive Eve, Emma Thompson, Michael Stuhlbarg – Dist. : Columbia | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
L’agent secret J.doit voyager dans le temps pour se rendre dans la ville de New York, en 1969, afin d’empêcher le malveillant et répugnant Boris de liquider son estimé collègue, le très réservé agent K.
En quelques mots
★ 1/2
Sur le plan visuel, Men in Black 3 bénéficie des toutes dernières avancées technologiques réalisées par l’industrie américaine en l’espace d’une décennie. Les amateurs de sensations fortes ne seront pas déçus. Par contre, les fanatiques de la franchise risquent fort de trouver ce troisième volet fade et sans piquant. Au vu du résultat, on peut toutefois se demander ce qui, en dehors de considérations purement commerciales, a pu décider les créateurs de la célèbre série de reprendre du collier plus de dix ans après avoir raccroché les gants. Certes, les dialogues mordent et amusent encore ; le duo Smith-Jones fonctionne toujours aussi bien ensemble ; Josh Brolin tient parfaitement son rôle de jeune Agent K et sa ressemblance avec son double plus âgé est étonnante. Mais ce sont hélas les seuls traits caractéristiques et agréables de cet épisode. À l’instar de la quasi-totalité du cinéma d’action américain, le scénario sert de faire-valoir aux effets spéciaux et souffre de négligence aggravée. Contrairement à ses prédécesseurs, Men in Black 3 nous ressert plusieurs poncifs abondamment rabâchés : un ennemi horrible qu’il faut abattre pour sauver l’univers, un retour en arrière qui change le cours de l’histoire et une fin larmoyante totalement hors contexte. >> Charles-Henri Ramond
LA POUBELLE PROVINCE
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2012 – Durée : 76 minutes – Réal. : Denis Blaquière – Avec : Pierre Arcand, Michel Bélanger, Karel Ménard – Dist. : Productions du Rapide-Blanc | Horaires / Versions / Classement : Excentris
Résumé
Au Québec, la majorité des matières résiduelles est acheminée vers des mégasites d’enfouissement, au coût annuel de 1,3 milliard par année. Pourquoi ces matières ne sont-elles pas recyclées ?.
En quelques mots
★★
Après les banques (Sans banque et sans regret, 2009) et l’astronomie (Du Big Bang au Vivant, 2010), Denis Blaquière s’attaque au vaste sujet du recyclage et de la gestion des déchets au Québec. Agrémentant son propos de nombreux chiffres et de comparaisons alarmantes, le réalisateur nous démontre à quel point les efforts de recyclage des citoyens peuvent paraître vains, en comparaison avec les moyens déployés et les revenus engendrés par les « barons » de l’enfouissement. Sans être totalement innovant pour peu que l’on soit conscientisé à ce sujet très en vogue, La pouBELLE PROVINCE dresse un état des lieux alarmant sur la situation des déchets au Québec et identifie les manquements de nos gouvernements successifs. Par le biais d’entrevues et d’exemples concrets, Denis Blaquière fait le tour de la question et parvient bien à circonscrire son vaste et complexe sujet. Mais l’atout le plus intéressant du film, ce sont les nombreux exemples de réussites flagrantes en matière de recyclage et de valorisation, tant au Québec qu’au Canada, montrant ainsi que des solutions efficaces à long terme pourraient et devraient être envisagées. Bien que le titre et le style soient assez racoleurs et rappellent le traitement choc des reportages télévisés (le film a été produit avec la participation de Radio-canada et de RDI), le ton direct et sanscomplaisance est convaincant. Récemment primé au festival de films sur l’environnement de Portneuf, La pouBELLE PROVINCE offre une bonne vision d’ensemble d’une situation alarmante pour notre avenir. >> Charles-Henri Ramond
THE SAMARITAN
SUPSENSE | Origine : Canada – Année : 2012 – Durée : 94 minutes – Réal. : David Weaver – Int. : Samuel L. Jackson, Luke Kirby, Ruth Negga, Tom Wilkinson, Gil Bellows, Aaron Poole, Tom McCamus, Martha Burns – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Ancien arnaqueur, Foley vient de sortir de prison après 20 ans d’incarcération. Mais bientôt il se retrouve piégé dans un nouveau complot.
En quelques mots
★ 1/2
Le titre fait référence à un type d’escroquerie où quelqu’un fait croire qu’il est bon samaritain. Le scénario allie donc vengeance, rédemption et réconciliation dans des tournures quelquefois surprenantes. Samuel L. Jackson interprète avec sérieux un type de personnage qu’il connaît bien et Ruth Negga s’en tire bien dans une variation de la prostituée au grand cœur alors que Luke Kirby en fait malheureusement trop comme jeune mafieux. David Weaver, aussi coscénariste, utilise Toronto comme une ville nord-américaine indistincte alors que sa mise en scène trop classique aurait pu en souligner certains aspects. >> Luc Chaput
MISE AUX POINTS
★★★★★ Remarquable | ★★★★ Excellent | ★★★ Très bon | ★★ Bon | ★ Moyen | ☆ Mauvais | ☆☆ Nul – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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