30 mai 2012
>>Luc Chaput
Cette fin mai marque le 35e anniversaire de la sortie du premier film Star Wars de George Lucas, dont il n’était pas évident alors qu’il y aurait des suites si nombreuses. Deux expositions complémentaires dans le Vieux-Montréal donnent deux éclairages sur le sujet.
Tout d’abord Star Wars Identités au Centre des Sciences est une présentation à grand déploiement employant divers méthodes d’activité muséale et des technologies interactives pour allier les personnages de la saga Star Wars et le concept de recherche et de construction d’identités. Le visiteur est muni d’un bracelet qui lui permet, en répondant à des questions, de se constituer une identité virtuelle plus ou moins représentative.
Des artefacts originaux montrant aussi l’.évolution de divers personnages ou lieux dans les divers films de la série de George Lucas sont aussi enchâssés dans des environnements qui les mettent en valeur et qui permettent ainsi au quidam de retrouver ou de découvrir les diverses personnalités et objets qui ont fait le succès de la série.
George Lucas avait étudié au collège et à l’université la littérature et l’anthropologie en plus de ses cours en cinéma à la UCLA. Il avait lu The Hero with a Thousand Faces du mythologue américain Joseph Campbell. Sa cinéphilie le met aussi en contact avec une rétrospective des œuvres d’Akira Kurosawa aux récits se déroulant dans des temps plus ou moins anciens avec des codes de conduite à suivre qu’il ne comprend pas toujours comme spectateur mais qu’il étudie ensuite porté par son intérêt que le cinéaste nippon a pu susciter pour ce monde si différent. Lucas a souvent reconnu l’apport du réalisateur japonais dans la gestation de sa série et on peut voir une ressemblance marquée entre l’apparence du personnage de Darth Vader et l’armure d’un samourai.
Pour comprendre et mieux apprécier l’art et la manière de vivre de cette classe guerrière du Japon , le musée de Pointe-à-Callière, situé non loin du Centre des sciences, présente une exposition de la collection très complète du cancérologue québécois Richard Béliveau. Le visiteur est attiré tout d’abord par la beauté des armures dont certaines sont présentées dans un groupe triangulaire. Des vitrines attenantes détaillent les divers éléments constituants de ces armures et la qualité de l’artisanat nécessaire pour les réaliser. La valeur quasi totémique du masque est soulignée. D’autres sections permettent de comprendre la place du Bushido et des divers rituels — cérémonie du thé, calligraphie — auxquels le samourai peut et doit s’astreindre afin de devenir un homme complet. Un documentaire d’une dizaine de minutes sur la fabrication du sabre est malheureusement présenté sur un écran restreint pour des spectateurs debout. Il existe sur internet d’autres productions équivalentes. Un plus grand écran sert d’écrin pour des extraits de plusieurs films de Kurosawa et d’un de l’Américain Edward Zwick qui permettent de voir en action et en représentation divers éléments de cette société japonaise. Un extrait de Hara-Kiri de Kobayashi aurait pu aussi donner un autre son de cloche à ce rappel historico-cinématographique qui pourra amener de nombreux visiteurs à poursuivre par d’autres moyens cette rencontre avec cette civilisation millénaire.
2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.