1er juin 2012
>> Élie Castiel
En moyenne, on compte chaque semaine une dizaine de nouveaux films qui prennent l’affiche à Montréal, regroupant pour ainsi dire ceux destinés au grand public et les autres conçus pour un groupe de spectateurs plus sophistiqués. Si l’on tient compte que les deux catégories sont de plus en plus intégrées dans notre système de valeurs, force est de souligner que cette manne cinématographique nous submerge inlassablement, envahit notre quotidien de cinéphile (ou de critique), et cela sans tenir compte des événements cinématographiques ponctuels qui, eux aussi, s’accaparent de nos temps libres et nous compliquent parfois la vie.
La réplique selon laquelle nous ne sommes pas obligés de tout voir ne fonctionne pas nécessairement car derrière chaque cinéphage se cache un chercheur de trésors en quête de nouvelles voix, d’autres images, de structures multiples et variées. Et que dire que de façon plus régulière, des films dont nous n’avions jamais entendu parler prennent l’affiche à l’improviste, sans crier gare, poussant notre curiosité jusqu’à l’extrême, incitant (et parfois changeant) notre sens du regard ; car il s’agit en fait d’une prise de conscience totalement assumée en rapport avec notre pouvoir de consommation des images. Dans un monde hyper représenté, toutes tendances et variations confondues et quel que soit le support utilisé, le pouvoir de la représentation est devenu notre lot quotidien. On l’ intègre, on l’assimile bien souvent à des politiques, à des visions philosophiques, à des regards sur le monde, on le broie de temps en temps, indiscutablement, on le déguste à toutes les sauces.
Mais pourquoi un tel engorgement visuel au service des consommateurs ? Est-ce par pur appât du gain ? Par goût d’épater la galerie ? Par pur hasard ? Toujours est-il que bien souvent des fonds de tiroir se font entendre, d’où émergent de temps en temps quelques petits trésors enfouis. Comment céder alors à la tentation ? Simplement en créant nos propres méthodes, notre réalité, en définissant nos priorités. Le reste, c’est à chacun d’y voir.
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