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Centre d’archives publicitaires

30 juin 2012

CHANGEMENT DE CAP À L’HORIZON

>>  Élie Castiel

Les principaux médias l’ont rapporté : la Cinémathèque québécoise doit se serrer la ceinture pour pouvoir survivre. Couper un peu partout, revoir ses politiques de gestion, réfléchir sur sa mission, épargner, sans doute consolider. L’une des victimes de cette cure d’amaigrissement sera le Centre d’archives publicitaires (CAP) qui aura jusqu’à la fin du mois d’août pour mettre en boîtes tout ce qu’il possède comme documents (cassettes, DVD, disques durs, et autre matériel de conservation). Les locaux sont présentement situés à Boucherville, sur la Rive-Sud de Montréal et jouissent d’une entente verbale avec la Cinémathèque. Mais les choses vont changer.
C’est donc la fin d’un défi contre la perte de la mémoire, d’un combat pour préserver une partie de la conscience culturelle collective. Où seront entreposés ces archives qui constituent des moments d’histoire, de rapport direct à ce que l’on achète, ce que l’on consomme et qu’on finit parfois par jeter ?

Pour la Cinémathèque, c’est se départir d’un collaborateur, certes, mais dû à des carences économiques. L’aventure aura duré un peu plus de dix ans, mais le divorce est inévitable. Il faut souligner que l’Association des agences de publicité (AAPQ) a participé avec la Cinémathèque dans cette aventure. Et justement, en ce qui a trait à l’Association, portée sans doute par la frénésie de l’immédiateté et l’excitation du futur, c’est un refus catégorique de continuer à prendre part. Il faut dire que les montants pour préserver cette institution sont énormes : 750 000 $ sur dix ans. Ce que le Centre ne peut absolument pas se permettre de remettre.

Il s’agit donc de Patrimoine, mot-clef pour désigner tout ce qui recouvre les biens identitaires et culturels d’une population. Une question donc d’identité. La perdre, même partiellement, signifie non moins que se départir d’une partie de soi.

Pour le moment, le gardien de ces documents prévoit les entreposer dans un petit local de fortune, pour qu’ils survivent. À moins que des propositions de déménagement dans un endroit plus propice et accueillant soient faites d’ici quelque temps.

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