16 mai 2013
Résumé
Élève dans une garderie, la petite Klara laisse entendre que Lucas, employé de l’établissement, aurait posé des gestes indécents à son égard. Et comme par magie, tous les enfants de la garderie semblent présenter des symptômes d’abus sexuels. Lucas devient la bête noire de la communauté. Une enquête a lieu.
En quelques mots
★★★ 1/2
En 1998, avec Festen, Vinterberg signait un troisième long métrage selon les codes rigides du Dogme créé par Lars von Trier. Tout en conservant certains signes du fameux manifeste cinématographique, il construit La Chasse selon une structure beaucoup plus proche du cinéma standardisé (et tant mieux !), alliant récit linéaire à certains caprices bienvenus de mise en scène. Ici, c’est la bourgeoisie bien-pensante, voire même étouffante, injuste, qui est la cible de cette véritable chasse aux sorcières contre un honnête homme accusé du plus vils des maux : la pédophilie. L’aspect original tient dans la relation de complicité à la fois sadique et compatissante qui existe entre les spectateurs (qui connaissent la vérité), le coupable désignée (celui qu’on accuse) et les habitants (qui jugent trop vite). Si le début, peut-être un peu trop fastidieux, suffit à situer les personnages dans leurs contextes social et individuel, la deuxième partie, plus poignante, démarre avec un sens extraordinaire du rythme et du suspense. Sur ce point, le comportement d’abord pathétique et passif de Mads Mikkelsen dans le rôle ingrat de Lucas, le faux bad guy, se transforme petit à petit en désespoir, rage et envie de survivre. Ce qui lui a valu l’an dernier, à Cannes, le prix fort mérité de meilleur acteur. Une fois installé, le drame suit son cours, s’empare des protagonistes et réussit à captiver. Certains seront choyés par une fin ambigüe, laissant planer des zones d’ombre que d’autres trouveront discutables. Mais une chose est claire : jusqu’à date, La Chasse est l’une des plus belles propositions de l’année, offrant aux cinéphiles (et autres) une occasion de constater encore une fois que même par le biais d’un fait divers, le cinéma peut être aussi affaire d’analyse, d’observation sur l’état du monde et de réflexion. >> Élie Castiel
DRAME | Origine : Danemark – Année : 2012 – Durée : 1 h 51 – Réal. : Thomas Vinterberg – Int. : Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Annika Wederkopp, Lasse Fogelstrøm, Alexanda Rapaport, Anne Louise Hassing – Dist. / Contact : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cineplex – Excentris
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. ★ Moyen. ☆ Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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