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Sunderland

23 février 2014

ROMAN-SAVON DÉSINCARNÉ

Élie Castiel
CRITIQUE

Après un magnifique début de saison avec La Vénus au Vison, suivi du charmant L’Esprit de famille, la suite s’annonce douloureuse avec Sunderland, que nous attendions avec ferveur afin de découvrir un auteur, le Français Clément Koch. Et pourtant l’idée de base est d’une actualité surprenante : avoir le courage de vivre malgré les circonstances. N’est-ce pas là le lot des nouvelles sociétés frappées par maintes maux ? Si d’une part procréer demeure l’une des activités les plus naturellement fondamentales du comportement humain, faut-il aussi s’occuper de sa progéniture quelles que soient les aléas de la vie ?

Koch situe l’action en Grande-Bretagne, et plus précisément à Sunderland, ville côtière où les habitants ne semblent pas avoir évolué selon les nouveaux codes sociaux. Mais Serge Postigo a décidé que son adaptation serait québécoise et que les protagonistes s’exprimeraient en joual bien appuyé. D’où l’invraisemblance de l’ensemble et les quelques vulgarités qui finissent par nous agacer. Il y un personnage français, ceui de Ruby. Malheureusement, elle passe du parisien pour soudain se perdre (par erreur) dans un joual comme chez les autres personnages Elle vit chez Sally qui s’occupe tant bien que mal de sa sœur Jill, souffrant d’un autisme particulier. Mais Sally vient de perdre son emploi. Comment trouvera-t-elle suffisamment d’argent pour qu’elle ne perde pas la garde de sa sœur ?

Une situation viendra donner à Sunderland une petite pointe de raffinement, la présence d’un couple homosexuel désirant un enfant et qui pourrait résoudre le problème de Sally. Mais ce ne sont là que de brefs moments de conviction et de sincérité.  Nous sommes donc devant une pièce où nous ne devons compter que sur l’interprétation. Si Catherine-Anne Toupin fait de son mieux pour sauver les meubles, elle n’y arrive pas tout à fait, Karine Belly en met trop et Marie-Ève Milot incarne son rôle de Jill, avec conviction, certes, mais constamment étonnée. Eloi ArchamBaudoin (Paul) et Henri Pardo (Gordon) apportent à leurs personnages de couple gai un certain raffinement. Quant à la mise en scène de Serge Postigo… disons qu’il a fait mieux auparavant.

COMÉDIE DRAMATIQUE | Auteur : Clément Koch – Adaptation / Mise en scène : Serge Postigo – Décors : Jonas Veroff Bouchard – Cost. : Daniel Fortin – Musique : Christian Thomas – Éclairages : Matthieu Larivée – Interprétation : Catherine-Anne Toupin (Sally), Eloi ArchamBaudoin (Paul), Karine Belly (Ruby), Frédéric Blanchette (Gaven), Debby Lynch-White (Miss Gallagher), Marie-Claude Michaud (Mary), Marie-Ève Milot (Jill), Henri Pardo (Godon) | Durée : 1 h 40 (sans entracte)  – Représentations : Jusqu’au 29 mars 2014 – Duceppe.

COTE
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES

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