1er mars 2014
Propos recueillis par Sami Gnaba
Pour son quatrième film, Daniel Grou (Podz) nous plonge dans le récit choral de diverses existences ordinaires dont le destin sera transformé par un accident d’avion tragique… Profitant de la sortie en salle de Miraculum, nous avons parlé avec lui.
La dernière fois qu’on s’était rencontré on avait parlé de Xavier Dolan, de Robin Aubert qui venait de sortir À l’origine d’un cri, un très beau film sous-estimé selon moi. Aujourd’hui, les deux font partie de la distribution de Miraculum. Comment en êtes-vous venus à travailler ensemble?
Pour ce qui est de Xavier, on se connaissait et je lui ai parlé du projet. Je le voyais dans le rôle, simplement. L’un des traits majeurs de son personnage c’était sa croyance en Dieu. Communiquer cette foi inébranlable n’est pas donné à tout le monde, et Xavier a cette faculté de le faire. La force de croire en quelque chose de plus grand que soi, propre à son personnage, Xavier la comprenait très bien…Les autres comédiens que j’ai rencontrés en audition, ils étaient tous très bons, mais centraient plus leur interprétation du personnage autour de l’histoire d’amour avec la fille. Xavier, lui, c’était autre chose. Il avait compris que ce qui importait au personnage c’était son amour pour Dieu.
Sa présence, son jeu naturel, détonnent du reste de la distribution.
Oui, justement ce décalage était voulu. Son personnage devait être à part, de par sa croyance inébranlable
C’est pour cette raison que tu sentais le besoin de commencer ton film avec lui ?
Oui, c’est lui qui donne au film son élan. Sa parole introduit les enjeux du récit
J’aime beaucoup le personnage de Julien Poulin. Depuis Minuit le soir, votre collaboration a révélé chez lui une profondeur de jeu, une fragilité, assez inédites. Et je trouve que Miraculum représente l’aboutissement de cela.
Dans le scénario, c’était l’une des trames qui me touchait le plus. Ce triangle amoureux de sexagénaires. On l’oublie, mais même des gens à cet âge ont des pulsions sexuelles, ils connaissent encore le désir, cherchent l’amour.
Comment Robin Aubert est arrivé dans le projet ?
Je le connaissais un peu, je l’avais déjà côtoyé par le passé…La partie des témoins de Jéhovah était la trame principale du film, et tout autour on retrouve d’autres histoires, comme des accords mineurs qui accompagnent la symphonie. Il me fallait donc un acteur qui puisse rapidement donner vie à cet être humain cassé. Et je trouvais que Robin avait cette énergie-là. Ses performances dans le passé m’avaient inspiré ce sentiment. Il a peu de temps à l’écran mais sa performance en homme aux prises avec ses démons vient nous chercher.
Entrevue intégrale : Séquences (nº 289 > Mars-Avril 2014, p. 41)
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