En salle

Le Pas de la porte

30 octobre 2014

En quelques mots

Texte : Charles-Henri Ramond
Cote : ★★ 1/2

Comment se préparer à la mort en créant ses propres rituels, loin des processus standardisés des multinationales funéraires ? C’est en substance ce que nous proposent les réalisatrices Karine van Ameringen et Iphigénie Marcoux-Fortier dans ce premier long métrage documentaire qui avait été présenté en première lors des derniers RVCQ.

La mise en contexte initiale sur la marchandisation de la mort évoque la disparition des salons familiaux à travers le témoignage désabusé de Gilles et Gaétane, propriétaires d’un salon gaspésien qui ne fêtera peut-être pas son centième anniversaire. Pour étayer ce constat de départ, la thèse des réalisatrices s’articule ensuite autour de trois exemples de québécois ayant choisi de préparer le deuil à leur façon, loin des canons de la mode mortuaire.

Filmé en toute simplicité et rempli de sensibilité, Le Pas de la porte est une mosaïque de cas d’espèces qui donne au spectateur matière à introspection, c’est indéniable. Cependant, le sujet semble un peu trop large pour les courtes 72 minutes de la projection ; les exemples se suivent sans vraiment s’assembler et donnent un portrait confus à l’exposé. On en ressort avec le sentiment de n’avoir pas su ou pu percer le propos exact du film, non par manque de clarté des témoignages, mais bien parce que l’unité des exemples choisis est difficile à cerner. Les transitions entre les différentes parties auraient pu servir à faire le lien, elles sont cependant trop schématiques. Plans fixes de nature morte, mouvement du protagoniste vers un ailleurs non montré, nuages qui s’amoncellent, autant d’évocations de l’au-delà, certes bien filmées, mais qui s’avèrent hors sujet.

Au final, on retiendra avant tout l’émotion de l’ensemble, particulièrement palpable dans le dernier segment, le plus réussi des quatre, dans lequel on suit Nadia, résidente de Laval qui doit faire face au récent décès de sa mère mais qui doit aussi garder sa concentration sur sa vie quotidienne et ses deux enfants. L’utilisation adroite du film de famille apporte alors une touchante sincérité, jusqu’à une scène finale d’une rare force d’évocation et superbe dans toute sa simplicité.

Sortie : Vendredi 31 octobre 2014
V.o. : français

Genre : Documentaire | Origine : Canada [Québec] – Année : 2014 – Durée : 1 h 15 – Réal. : Iphigénie Marcoux-Fortier, Karine van Ameringen – Dist. / Contact : Vidéo Femmes | Horaires / Versions : Beaubien

CLASSIFICATION
Non classé

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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