En salle

3 Cœurs

12 février 2015

Semaine du 13 au 19 février 2015

3 coeurs

Sortie : Vendredi 13 février 2015
V.o. : français

DRAME SENTIMENTAL > Origine : France / Allemagne / Belgique – Année : 2014 – Durée : 1 h 48 – Réal. : Benoît Jacquot – Int. : Benoît Poelvoorde, Chiara Mastroianni, Charlotte Gainsbourg, Catherine Deneuve, André Marcon, Thomas Doret – Dist. / Contact : Métropole | Horaires / Versions  : Beaubien Cineplex

CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL

APPRÉCIATION
COUP DE FOUDRE
Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★ ½

Après Werther, le Massenet, et La traviata, le Verdi, tous deux mis en scène à L’opéra-Bastille, Benoît Jacquot confirme son attrait pour le mélodrame. Mais pas celui qui affaiblit toute tentative de rendre la proposition crédible. Au contraire, le mélo remis à neuf, retrouvant ses lettres de noblesse grâce au pouvoir sublime de la suggestion plus que de la démonstration. Avec 3 Cœurs, nous sommes devant un exemple du genre qui manifeste sa particularité d’être, de s’assumer, et tout cela rendu possible par une logique interne qui a pour nom intuition.

C’est ce qui ressort en premier lieu de ce film intelligemment coécrit par Jacquot, lui-même, et Julieu Boivent, tous deux puisant aux sources intarrisables de la passion, de son aveuglement, de sa richesse d’expression, de sa liberté face aux conventions. Et surtout, en évitant tout manichéisme manipulateur. Dans ce film superbement joué par des acteurs d’exception, il n’y a ni bons ni méchants, ni innocents ni coupables, simplement des individus en proie à une discrète caresse qui émeut, un visage qui regarde d’une certaine façon et qui exprime l’amour, un instinct souverain qui donne aux sentiments et aux émotions la part d’abandon qu’ils méritent.

Dans 3 Cœurs, Catherine Deneuve, toujours puissante, devine tout, mais se tait. Les autres suivent le courant des choses et l’œil instrus de Jacquot les surprend sans qu’ils s’en rendent compte. Et pourtant, il n’y a pas grand-chose à comprendre. Simplement deux êtres qui s’attirent l’un vers l’autre malgré l’obstacle de la présence d’une troisième personne.

Pour le réalisateur de l’accompli Les Adieux à la reine, chaque étape amoureuse est un miracle. Un acte magique qui mérite qu’on s’y attarde. Ces déambulations affectives font qu’on a la tête ailleurs, qu’on ne pense pas à ce qui s’agite autour de nous, que l’attrait aussi bien physique qu’émotif laisse guider nos sentiments. Pour incarner ses héros de l’amour, Benoît Poelvoorde et Charlotte Gainsbourg livrent une performance qui permet à la caméra de Julien Hirsch de les sculpter à sa guise.

Les personnages, hantés par le désir, ne savent plus où ils de dirigent. Cet attrait narratif du mélodrame, Benoît Jacquot le filme comme s’il s’agissait d’un tableau infatué. Nous sommes dans une ville de province, et là, les choses de l’amour prennent une toute autre dimension. De telle sorte que les âmes en proie à leur envoûtement se laisse conduire par la logique de la destinée. Un film joliment réussi.

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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