LA BOXE, DANSE DE COMBAT

DANSE
ÉLIE CASTIEL

Ce n’est pas par hasard si les iconoclastes directeurs artistiques et chorégraphes, l’Italien Emio Greco et le Hollandais Pieter C. Scholten, ont choisi la Cinquième salle de la Place des arts pour présenter leur création Rocco. La boxe tient lieu de toile de fond à cet essai dansé homoérotique qui évoque le film culte de Luchino Visconti, Rocco et ses frères. Et pour l’occassion, le dispositif scénique sera déployé à quatre faces pour privilégier le ring, espace de combat, dans le but d’explorer le corps, ici, le masculin, qui, finalement, de plus en plus, et grâce à des créateurs combattants, semble « sortir du placard ».

Vincent Colomes dans Rocco (© Laurent Ziegler)

Même tendance vers la corporalité du mâle chez le poétique Visconti, alors que le débutant Alain Delon laissait fantasmer l’imagination par son mélange frondeur de candeur et de sensualité. Ici, des décennies plus tard, et loin de l’image en mouvement, les deux créateurs contemporains nous convient à un match de boxe inédit. La danse dépasse ici la discipline artistique ; la boxe se plie pour une des rares foix aux exigences de l’art en mouvement.

Renato Salvatori et Alain Delon dans Rocco et ses frères

Entre mythe et virilité, entre attrait et rejet, entre désir charnel et refus de l’autre, entre ange et démon, voilà ce que promet Rocco, là où la boxe n’est plus uniquement un sport de combat, mais une métaphore de la vie qui situe les êtres à l’intérieur des frontières fragiles et le plus souvent inaccessibles de notre physicalité.

Rocco est une coprésentation de Danse Danse/Place des Art et une production ICKamsterdam. Représentations : Du 3 au 14 mars à 20 h / Durée : 1 h 10 – Place des Arts (Cinquième salle) | Billets à partir de 33 $