18 avril 2015
La chorégraphe montréalaise Danièle Desnoyers c’est avant tout une rencontre avec l’espace scénique. Le posséder, l’apprivoiser, s’ouvrir à lui avec un enthousiasme déchirant comme s’il s’agissait d’une conquête territoriale amadouée avec un but bien précis : sublimer le corps et sa représentation dans la cité, une façon comme une autre de transcender la vie.
Comme preuve, Paradoxe Mélodie est une œuvre sur la jeunesse urbaine d’aujourd’hui, titre on ne peut plus symbolique et inclusif où l’attrait de l’antinomie s’harmonise chorégraphiquement avec l’utopie musicale.
Car d’une certaine façon, il s’agit d’un dialogue entre la concrétude de la physicalité et son mouvement perpétuel. Au menu musical, la harpiste Éveline Grégoire-Rousseau interprète la partition du dicrecteur Nicolas Bernier. Le tout bercé par le sonorisateur d’un accompagnement électroacoustique préenregistré.
Pourquoi la harpe ? Pour le « désir d’élévation » qu’elle inspire ; pour le « défi » que la danse lui impose ; pour la « tension » engendrée entre des pôles opposés. Mais dans un sens, pas si éloignés l’un de l’autre.
La danse contemporaine n’a jamais été aussi fermement à l’écoute de ses diverses disciplines connexes, ainsi que particulièrement soucieuse des enjeux sociaux de son époque. La proposition nous paraît bouleversante. Entre les mains de Danièle Desnoyers, sans nul doute parmi les chorégraphes les plus importantes d’aujourd’hui, le pari nous semble gagné d’avance.
Une présentation de Danse Danse, au Théâtre Maisonneuve (Place des Arts), Du 30 avril au 2 mai 2015 / 20 h | Durée : 1 h 10.
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