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Empire

26 avril 2015

PETITES SUBVERSIONS

Élie Castiel
VARIÉTÉS
★★★ ½

Le concept n’est pas nouveau. Il faut juste revenir quelques années en arrière, au festival Juste pour rire. Qu’il s’agisse du Crazy Horse de Paris ou de quelques autres événements dont le but des promoteurs est de susciter le regard curieux des spectateurs adultes. D’où la classification « Interdit aux moins de 18 ans », provocatrice, incitative à de multiple possibilités.

Le vrai spectacle, c’est ce que vous découvrirez
par vous-même, selon votre perception du monde, l’idée
que vous vous faites de la sexualité et de la notion de spectacle.

Et pourtant, après les 90 minutes de Empire, nous sommes sur notre faim en ce qui a trait à la notion de l’érotique. Ce qui n’empêche pas que les numéros, plus proches du cabaret que du cirque, sont pour la plupart bien aiguisés, ne durent pas une éternité, varient dans leur formes et leur contenu et ravivent une idée libératrice de la sexualité chez les spectateurs, la plupart des jeunes dans la trentaine/début de la quarantaine, C’est un peu vulgaire, et tant mieux ! C’est aussi de cela que se nourrit ce genre de spectacle. C’est dévergondé, pour le grand plaisir de l’auditoire, ce dernier beaucoup plus timide dans la vraie vie à épancher ses pensées intimes. Empire n’innove en rien la méthode, mais se voit avec un plaisir coupable jouissif.

VAR_Empire

Parmi les numéros, le premier, un curiosité de contorsion dans une espèce de bulle en plexiglas où une jeune femme aux formes sculpturales exécute des mouvements qui augurent bien le spectacle à venir. Suivront, entre autres, le coup de la banane (non, ce n’est pas ce que vous pensez !), la participation de spectacteurs au spectacle (devenu depuis longtemps, formule), et le dernier, un époustouflant maniement de branches vu au Cirque du Soleil, si l’on se souvient bien, il y a quelques années. Indéniablement, le meilleur de la soirée.

Le vrai spectacle, c’est ce que vous découvrirez par vous-même, selon votre perception du monde, l’idée que vous vous faites de la sexualité et de la notion de spectacle. C’est forain et libre, spontané et coloré. Les artistes sont apparemment d’Australie et la compagnie est la Spiegelworld, ce qui veut dir « le miroir du monde ». Signification sans doute exagérée mais qui fort probablement, et sans doute inconsciemment, remet la sexualité au centre du monde.

VAR_Empire 2

Somme toute, on aurait voulu un show plus long et plus chaud. Dépendemment où la troupe se produit, il est évident que le spectacle s’adapte au degré de tolérance des spectateurs en ce qui a trait aux choses du sexe. Dommage, car le but de toutes ces formes de la représentation devrait être justement de provoquer.

LOGO_Séquences

EMPIRE |Sous le chapiteau (coin de Bleury et René-Lévesque, métro Place-des-Arts | Jusqu’au 24 mai 2015 | À Québec, du 24 juin au 12 juillet 2015 | Durée : 1 h 30 (sans entracte) | Interdit aux moins de 18 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ]

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