16 juillet 2015
Après le prometteur Cold Souls (Âmes en stock, 2009), suivi de deux courts métrages, Sophie Barthes risque l’adaptation littéraire en abordant un classique français, Madame Bovary de Gustave Flaubert. Libre transposition qui repose beaucoup plus sur l’illustration visuelle que sur le fond. Les plans et les cadrages sont au service d’une œuvre photographique, donnant l’impression au spectateur qu’il feuillette un roman.
L’héroïne n’a pas appris les règles du mariage de l’époque. Sa sortie du couvent l’a immédiatement conduite à un monde d’adultes qui lui était, jusque-là, inconnu. Le film de Barthes repose sur ce personnage, laissant aux protagonistes masculins, réduits à des rôles caricaturaux, mais non pour le moins révélateurs. Mais avant tout, Madame Bovary est un film sur deux mondes qui se bousculent, celui égocentrique d’une femme capricieuse, encore enfant, et l’autre, composé d’hommes de bonne volonté et de commerçants avides de gain.
La beauté à la fois innocente, vulnérable et coupable de l’héroïne (toujours aussi magnifique et éthérée Mia Wasikowska) s’oppose au calme inquiétant et subtilement tendu des paysages de douce campagne. C’est là où le film de Barthes prend toute son ampleur, grâce à la direction photo contemplative d’Andrij Parekh (compagnon de Sophie Barthes dans la vie), métamorphosant les lieux en des tableaux dignes de maîtres, donnant pour ainsi dire à l’œuvre de Flaubert toute une autre dimension, presque métaphorique. Femme libre par auto-procuration, Madame Bovary n’appartient à personne.
Genre : Drame – Origine : Allemagne / Belgique / États-Unis – Année : 2014 – Durée : 1 h 59 – Réal. : Sophie Barthes – Int. : Mia Wasikowska, Henry Lloyd-Hughes, Rhys Ifans, Ezra Miller, Paul Giamatti, Logan Marshall-Green – Dist. / Contact : TVA.
Horaires : @ Beaubien – Cineplex
CLASSIFICATION
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ]
LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.