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Ken Loach

19 juillet 2015

L’ÉLÉGANCE DU FAUCON
Extrait-ENTREVUE

Ken Loach est l’auteur de certains des plus grands films catastrophes du cinéma moderne. Aucune explosion pourtant, aucun tremblement de terre : c’est l’effondrement des êtres et du tissu social qui le passionne. Si ses héros, comme dans The Gamekeeper (1980) ou The Navigators (2001), ne combattent pas toujours l’injustice, ils lui permettent de mettre en exergue la bestialité des hiérarchies. Chez Ken Loach, alors que l’élégance est le propre du faucon, la cruauté est celui des systèmes économiques.

Propos recueillis et traduit de l’anglais
par Anne-Christine Loranger
(Berlin en 2014)

Ken Loach

Pouvez-vous parler de Jimmy’s Hall qui sera présenté à Cannes ce printemps ? Le film montre comment James Gralton a été maltraité par l’Église et par le gouvernement irlandais à son époque. Que pouvez-vous nous en dire ?

C’est une très petite histoire, vraiment. Cela se passait en Irlande en 1932. C’est à propos d’un homme et d’un groupe d’amis qui possèdent une salle de danse qui est hors du contrôle de l’Église catholique. L’Église contrôlait tout à cette époque et était très liée à l’État. Alors, pour quelqu’un, établir son propre lieu de loisirs était considéré par l’Église comme une menace. Le film est à propos de la religion et de ses alliances avec les riches, les grands propriétaires terriens et comment ils s’utilisaient mutuellement.

Gralton ne devient-il pas communiste après cela ?

Il était communiste déjà quand il était très jeune. Il a fait la Guerre d’indépendance en 1920-21. Mais, comme beaucoup d’Irlandais, il a voyagé; il est allé travailler aux États-Unis et partout dans le monde.

Entrevue complète : Séquences en kiosque (nº 297, p. 6-8)

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